Georges Méliès et l’Affaire Dreyfus
À l’époque on ne filme pas les procès. Georges Méliès fait la navette entre Paris et Rennes, avant de reconstituer les scènes de ce procès dans son studio de Montreuil-sous-Bois. Pour réaliser ses décors et diriger les acteurs, Méliès s’inspire aussi des journaux qui représentent certaines scènes du procès en dessins, souvent en couverture. Pour une meilleure compréhension, Méliès raconte les événements qui se sont déroulés depuis 1894 jusqu’à la révision du procès. Ces retours en arrière préfigurent le procédé narratif de « flash-back ».
En 1899, le cinéma est un spectacle forain. Le film était à l’époque commenté lors de la projection par un bonimenteur devant un public qui connaissait alors les épisodes et les protagonistes de l’Affaire par la presse. Méliès acteur incarne Maître Labori, un des défenseurs de Dreyfus.
La source de cette copie est anglaise. Sur support argentique, elle a était numérisée pour les besoins de la présente exposition. À l’origine le film comporte onze bandes identifiées par les numéros 206 à 217 du catalogue Star-Film. Chaque bande mesure vingt mètres et dure une minute, exception faite de la scène « Le conseil de guerre à Rennes », qui réunit deux bandes et qui dure deux minutes. Ces bandes peuvent être vendues séparément, ou constituer une sorte de « long métrage » pour l’époque. Seuls neuf bandes ont été retrouvées ; il manque la deuxième : « La dégradation », et la dernière : « Dreyfus allant du lycée de Rennes à la prison ».
L’Affaire Dreyfus
de Georges Méliès
Nous remercions l’association Cinémathèque Méliès-Les Amis de Georges Méliès pour la numérisation et la cession des droits de diffusion du film.