Au début du XXe siècle, la France reçoit de nombreux immigrés. Le recensement de 1911 dénombre 1 150 000 étrangers. La Ligue s’intéresse alors peu à cette question : elle intervient ponctuellement en 1905 en faveur des anarchistes espagnols, interdits de séjour ou arrêtés et expulsés lors de la visite du roi d’Espagne. Au congrès de 1913, le rapport de l’avocat socialiste Marius Moutet demande de faciliter la naturalisation, de judiciariser l’expulsion et de l’interdire pour « tout étranger ou étrangère marié avec un Français ou une Française et parent d’un enfant né en France ». À partir de 1925, « les sections sont autorisées à admettre, sous leur responsabilité, les étrangers résidant habituellement en France et parlant français », mais « les étrangers ne peuvent faire partie des Bureaux des Sections et des Fédérations ».
Au-delà de figures essentielles qui pensent la question des étrangers comme les juristes Ernest Tarbouriech et William Oualid, celle-ci divise la Ligue : quotas ou non pour les immigrés économiques, critères d’accueil moraux, sanitaires, culturels, concentration et assimilation des populations, aides au retour, conditions du recours judiciaire pour les résidents les plus anciens ou les anciens combattants… Cela ne l’empêche pas d’intervenir pour les réfugiés politiques, les accidentés du travail, les époux de Françaises et/ou pères d’enfants français. Elle lance aussi des souscriptions, participe à de nombreux comités d’aide aux réfugiés italiens, allemands et espagnols, et condamne la limitation de l’accession des naturalisés à certaines fonctions.
Conférence au Trocadéro, photographie,1922
s.n.
La conférence du docteur Fridtjof Nansen (1861-1930) est organisée le 17 février 1922 au Trocadéro par le Comité international de secours à la Russie et par le Comité d'assistance au peuple russe lié au PCF. Ferdinand Buisson, président de la Ligue, préside la réunion. Le nom de Nansen sera donné au passeport attribué aux réfugiés politiques déchus de leur nationalité (1922-1945) car ce haut commissaire norvégien est à la fois chargé des secours pour la Russie et des réfugiés politiques à la SDN.
Document d'identité dit Passeport Nansen, 1937
Préfecture de Seine-et-Oise
La contemporaine/ F delta rés 921-2-5 © La contemporaine
Le certificat d'identité et de voyage a été créé à l'initiative de Fridtjof Nansen à la conférence intergouvernementale de juillet 1922 à Genève. Initialement destiné aux réfugiés et apatrides russes, il a été étendu en 1924 aux Arméniens et en 1928 aux Assyro-Chaldéens. En 1924, trente-huit Etats, dont la France, ont adopté ce document.
Document d'identité dit Passeport Nansen, 1937
Préfecture de Seine-et-Oise
La contemporaine/ F delta rés 921-2-5 © La contemporaine
Guerre Civile en Espagne. Les gouvenementaux se réfugient en France. A Pont-du -Roy, un régiment de miliciens traverse la fontière en long cortège, 45ème Division, photographie, 10 avril 1938
Keystone
La contemporaine/ F delta rés 921-2-5 © La contemporaine
Guerre civile d'Espagne. Réfugiés républicains arrivant en France .
s.n.
La contemporaine/ PH ESP 03 C © La contemporaine
"Le droit de l'étranger" in Les cahiers des droits de l'Homme, 1925
Les conseils juridiques de la Ligue
La contemporaine/ 4 P 298 © La contemporaine
Fiche de renseignements émanant du Ministère du travail accompagnée d'une lettre confidentielle du Ministre du travail sur le renouvellement des cartes d'identité des travailleurs étrangers, 12 février 1935
Le Ministre Paul Jacquier
La contemporaine/ F delta rés 798-119 © La contemporaine