La LDH en France
La LDH aujourd’hui
En 120 ans, la Ligue des droits de l’Homme a fortement et à plus d’un titre changé, tout en manifestant sa fierté d’association plus que séculaire de défense des droits et libertés de la personne humaine.
Ses principes sont établis par la Déclaration des droits de l’homme de 1789 intégrée via son préambule dans la Constitution de la République française, la Déclaration de 1793 et la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
La spécificité de son intervention, outre son caractère généraliste, réside dans son engagement pour l’effectivité de ses principes.
Ses principes sont établis par la Déclaration des droits de l’homme de 1789 intégrée via son préambule dans la Constitution de la République française, la Déclaration de 1793 et la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
La spécificité de son intervention, outre son caractère généraliste, réside dans son engagement pour l’effectivité de ses principes.
La Ligue en chiffres
La Ligue a été une association de masse sous la Troisième République : en 1932 elle atteint 179 355 adhérents répartis dans 2 447 sections, 94 fédérations et 1201 délégués à son congrès. A ce moment, le service juridique reçoit 50 000 lettres par an et envoie 80 000 courriers. Son intergroupe parlementaire est un lieu important d’influence et de sociabilité politiques.
Après la Libération, la LDH retrouve une influence politique et morale, avec des moyens réduits, de l’ordre de quelques milliers d’adhérents effectifs. Ce sont des personnalités d’avant-guerre – Paul Langevin, Justin Sicard de Plauzoles, Émile Kahn qui la dirigent. Elle connaît d’importantes difficultés financières, devant vendre une partie du siège parisien acquis et construit en 1931 rue Jean Dolent avant un déménagement en 2001 rue Marcadet.
Une première rénovation se produit en 1958 lorsque Daniel Mayer, personnalité politique connue et figure de la Résistance, devient président, ouvrant la Ligue à d’anciens minoritaires de la SFIO (Robert Verdier) et à des militants anticolonialistes (Jean-Jacques de Felice, Madeleine Rebérioux…). Un rajeunissement intervient lorsque Henri Noguères, président élu en 1975, fait modifier les statuts. Une nouvelle génération, aux pratiques et aux références neuves, est appelée aux responsabilités, avec Michel Échaubard, Bertrand Main, Yves Jouffa, Michel Tubiana et bien d’autres. L’intergroupe parlementaire renaît après 1981, animé notamment par Bertrand Delanoë, Jean-Michel Belorgey, Serge Blisko et Marylise Lebranchu, sans redevenir un lieu d’intervention privilégié.
La LDH compte aujourd’hui 8 783 adhérents organisés dans 291 sections, 52 fédérations départementales et 22 comités régionaux (chiffres 2017). Elle intervient de plus en plus dans le cadre d’observatoires ou de collectifs d’associations sur des questions spécifiques (70 environ au niveau national). En 2017, la LDH a publié 88 communiqués en son nom propre et elle en a cosigné 131 auprès d’autres organisations. Elle a tenu 8 conférences de presse et adressé 25 lettres ouvertes, lancé 64 appels (manifestations, rassemblements, pétitions...). Elle a été auditionnée à 8 reprises (auprès de ministères, de l’Assemblée nationale et du Sénat...). Par ailleurs, elle est affiliée à deux ONG, la FIDH et l’AEDH.
Comment fonctionne la Ligue
La Ligue se définit comme une association à la fois unitaire et décentralisée. Ses positions sont définies par ses congrès et son expression nationale appartient aux organismes dirigeants élus par les mêmes instances. Les sections locales sont un lieu de débat et d’action qui doivent, en théorie, s’inscrire dans ce cadre défini. Elles n’ont pas de personnalité morale ni juridique autonome, sont simplement délégataires de la gestion de leur budget propre, mais disposent dans les faits d’une indéniable autonomie d’expression et d’action.
Le fonctionnement de la Ligue repose sur la dualité de l’organisation entre les adhérents groupés en sections et sa direction nationale : des congrès devenus bi-annuels, des conventions nationales les années sans congrès, un comité central de 48 membres élu pour quatre ans par l’ensemble des adhérents dans le cadre des sections ou par vote individuel et renouvelable par moitié, un bureau élu par le comité central, le couple formé par le président, tourné vers l’expression publique, et le secrétaire général, homme de l’organisation, étant fondamental. Des conflits peuvent advenir entre une ligne nationale et des personnalités, souvent politiques, parfois médiatiques et, au niveau des sections, des enjeux locaux.
Le comité central se réunit tous les mois, les présidents d’honneur, les délégués régionaux et les animateurs n’ayant qu’une voix consultative. Le bureau national, composé de 19 membres, est l’organe exécutif. À côté du comité central, des commissions spécialisées désormais appelées groupes de travail préparent les prises de décision et documentent l’action et la réflexion. Des fédérations, des comités régionaux et des délégations régionales représentent la Ligue au niveau concerné (départements et régions). Une équipe réduite de salariés permet de donner toute son efficacité à l’activité juridique d’aide et de conseil.
Où s’exprime la Ligue
La Ligue s’exprime sur son site internet et par une publication interne diffusée électroniquement LDH Info (289 numéros parus en 2018), héritier de l’ancien Bulletin officiel fondé en 1900, « chose absolument admirable et unique », « petits fascicules jaunes [où] s’édifie le droit [et] la politique de demain » et qui « réalise la vie de relations entre l’organe directeur de la Ligue et ses fédérations et ses sections et ses membres » (Victor Basch).
La Ligue s’appuie aussi sur des journaux proches auxquels collaborent des ligueurs, tels L’Aurore ou Le Siècle avant 1914, La République ou La Lumière avant 1939, et, après 1920, sur les Cahiers des droits de l’homme. En 1957, Philippe Bernard fonde Après-Demain, journal de documentation politique longtemps dirigé par Françoise Seligmann, indépendant mais auquel participent de nombreux ligueurs.
Aujourd’hui, la Ligue nourrit la réflexion et prépare les débats de ses adhérents et sympathisants par une revue trimestrielle, Hommes & Libertés (182 numéros publiés en 2018) fondée en 1977 sous une forme alors plus modeste. Elle publie des lettres ou bulletins régionaux au format électronique (« Les droits de l’Homme en Europe orientale et dans l’espace post-soviétique » et « Les droits de l’Homme en Chine », ainsi que « Outre-Mers ».
Ses tribunes sont reprises dans Le Monde, Libération, Mediapart, « Le Plus » de l’Obs... De même, la Ligue apparaît régulièrement dans les médias (5296 articles de fond ont été recensés dans la presse quotidienne nationale et régionale, sur le web, via des interventions radiophoniques et télévisées).