Dreyfusards, dreyfusistes, dreyfusiens…

Les partisans de Dreyfus sont animés par des motivations diverses. L’intensité des engagements, leur nombre, leurs formes et leurs objectifs varient considérablement selon les moments et les milieux.
L’historien Vincent Duclert distingue les dreyfusards, défenseurs de l’innocence du capitaine, les dreyfusistes qui appréhendent l’Affaire comme un fait explicateur de la société pour construire une autre politique, et les dreyfusiens qui cherchent avant tout à revenir la normalité et à lutter contre le double danger clérical et nationaliste.

Chaque période comporte aussi son champion et son texte emblématiques

le journaliste Bernard Lazare, proche de la famille Dreyfus, avec Une erreur judiciaire, La vérité sur l’affaire Dreyfus (1896).
Les sénateurs Auguste Scheurer-Kestner et Ludovic Trarieux leurs interpellations au Sénat du 7 décembre 1897,
L’écrivain Émile Zola et son « J’accuse… ! » dans L’Aurore du 13 janvier 1898,
Le biologiste et futur ligueur Émile Duclaux avec ses Propos d’un solitaire dans Le Siècle à compter du 22 janvier 1898.
Le socialiste Jean Jaurès avec la série Les Preuves dans La Petite République (août-septembre 1898).