La Ligue soutient la laïcisation de l’État menée par le gouvernement Combes qui aboutit en 1905 à la séparation des Églises et de l’État (liberté de conscience et libre exercice des cultes). Ces nouveaux principes ne sont pas facilement acceptés par l’Église catholique. La lutte anticléricale donne parfois lieu à des excès. La Ligue intervient ainsi pour défendre des officiers sanctionnés pour avoir assisté à une messe. Francis de Pressensé affronte Georges Clemenceau, président du conseil, pour défendre la liberté religieuse (1908-1909).
Le débat scolaire est plus complexe. L’enseignement catholique se réorganise avec un personnel laïcisé, au moins en apparence, sous le contrôle des évêques. L’école laïque est attaquée dans ses manuels comme dans ses méthodes. Avec Ferdinand Buisson, la Ligue, malgré des divergences internes (Alphonse Aulard ou Albert Bayet), rappelle en 1922 son attachement pour la liberté d’enseignement, mais assortie d’un contrôle. Au même moment, elle soutient le projet de l’École unique qui remet en cause la division entre un enseignement primaire gratuit et populaire et un enseignement secondaire coûteux et réservé pour l’essentiel à une élite.
La Lanterne, Journal républicain anticlérical ... "Voilà l'ennemi !", affiche 1902
Eugène Ogé (1861-1936)
La contemporaine/ AFF. 014897_07 © La contemporaine
"Le Paradis Laïque" in Le Rire : journal humoristique, 5 décembre 1906
Dessin d'Abel Faivre (1867-1945)
La contemporaine/ 4 P 29 © La contemporaine
"Choisis...tu es libre" in L'Assiette au beurre, 19 mars 1904
La contemporaine/ 4 P 3166 © La contemporaine
L'assiette au beurre de sympathie libertaire exprime bien la méfiance de son milieu envers l'État et donc aussi envers le monopole de l'enseignement public. La Ligue et une grande part du mouvement laïque tiennent compte de ces réserves puisque les mesures anticléricales évitent de porter atteinte à la liberté de l'enseignement.
Portrait d'Alphonse Aulard, carte postale, s.d.
s.n.
La contemporaine/ F delta rés 798 ©La contemporaine
L'historien Alphonse Aulard (1849-1928), premier titulaire de la chaire d'histoire de la Révolution française à la Sorbonne, est un des fondateurs et animateurs de la Ligue des Droits de l'Homme dont il fut longtemps vice-président. Radical, laïque et franc-maçon, il symbolise son ancrage universitaire.
"L'école démocratique" in Les cahiers des droits de l'Homme, 1922
Ferdinand Buisson (1841-1932)
La contemporaine/ 4P00298 © La contemporaine