La construction européenne est conforme aux principes de coopération entre les nations chers à une association héritière de principes libéraux et démocratiques. Cependant la Ligue a davantage été un lieu de critique contre les puissances européennes qu’une organisation œuvrant concrètement à l’unité du « vieux continent ».
Après 1945, dans le contexte de guerre froide, elle appelle au désarmement général et critique la force de frappe française. Attachée à une Europe servant de lien entre l’Ouest et l’Est, la Ligue n’adhère pas au processus d’intégration européenne et se prononce contre la Communauté Européenne de Défense (CED), combattue par les communistes, les gaullistes et des socialistes, dont Daniel Mayer, Robert Verdier, Pierre Juvigny ou Ernest Labrousse. En revanche, elle soutient la création de la Communauté économique européenne (1957) puis de l’Union européenne(1992), sans en méconnaître les limites. Elle critique ainsi le CETA qui, selon elle, fait passer les droits du commerce avant ceux des citoyens.
C’est une Europe plus démocratique, appliquant la Charte des droits fondamentaux de l’UE (2000), et plus juste, respectant la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (1950), qu’elle appelle de ses vœux. Elle s’inquiète des réponses apportées sur l’accueil des migrants, des fragilités de la zone euro et de la mise en place d’un développement inclusif, de la lutte contre le terrorisme dans un contexte sécuritaire. La Ligue est ainsi à l’origine de la création en 1997 d’EuroMed Droits, puis en 2000 de l’Association Européenne pour la défense des Droits de l’Homme (AEDH), réseaux de plusieurs dizaines d’organisations. Elle participe aussi au Forum civique européen fondé en 2005. À l’échelle européenne, la Ligue continue d’intervenir sur les droits économiques, sociaux et culturels de tous, dont ceux des gens du voyage avec le collectif Romeurope, sur les libertés politiques (Russie, Hongrie, Pologne, Turquie…), en faveur du droit d’asile, et contre l’antisémitisme.
Le tour d'Europe : Ca marcherait mieux si on avait confié l'organisation de l'épreuve à M. Jacques Goddet. (Maurice Bourgès-Maunoury et Christian Pineau), paru dans Le Figaro, 3 juillet 1957
Jean Sennep (1894-1982)
La contemporaine/ SEN_043_048_1 ©La contemporaine/ Adagp, Paris, 2017
Gymanastique européenne, Dulles professeur : "ça manque encore un peu d'ensemble", paru dans Le Figaro, 27 août 1957
Jean Sennep (1894-1982)
La contemporaine/ SEN_043_066_1 ©La contemporaine/ Adagp, Paris, 2018
"L'Europe à bicyclette", dessin, 1991
Jean-François Batellier (1947- )
La contemporaine/ OR_005371 ©La contemporaine/ Batellier
Difficultés de la construction européenne au moment du traité de Maastricht (1992) lorsque François Mitterrand, président de la République française (1981-1995) semble emmener le chancelier allemand Helmut Kohl (1982-1998) devant un Premier ministre britannique John Major (1991-1997) à la fois un peu archaïque, nationaliste et très réticent devant cette transformation.
"La xénophobie d'Etat tue", affiche, s.d.
Mathieu Colloghan
La contemporaine/ arch 103 © droits reservés
"Lettre aux Militants : la Communauté Européenne de Défense", novembre 1955
La contemporaine/ F delta 1065 (V) 19 - 145 ©La contemporaine
"Être citoyen en Europe, 72e congès" in Hommes & Libertés n° 66, 1992
Rédac. en chef : Bernard Wallon
La contemporaine / 4P 9353 © La contemporaine
L'association européenne de défense des droits de l'homme (AEDH)
Extrait d'entretien avec Catherine Teule, 2018, 03'18''
Catherine Teule : professeure en gestion internationale, elle rejoint la section de Rouen de la Ligue des droits de l’Homme en 1978. Rédactrice en chef du journal Hommes & Libertés (1979-1984), elle rejoint le comité central de la Ligue en 1994, dont elle devient secrétaire générale entre 1999 et 2005. Elle en est ensuite vice-présidente (2005-2006).