la Ligue en 10 causes d’hier à aujourd’hui
Antiracisme : droits des immigrés et des étrangers


L’affaire Dreyfus correspond à un combat contre l’antisémitisme et le racisme. « Le condamné de 1894 n’est pas plus juif à nos yeux que tout autre à sa place ne serait catholique, protestant ou philosophe. Nous ne voyons en lui qu’un citoyen » (1898).

Le droit d’asile défini par la convention de Genève en 1951 concerne « tout individu craignant avec raison d’être persécuté du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques ». La liberté de se déplacer est reconnue par la Déclaration universelle des Droits de l’homme et par les institutions européennes. La Convention européenne des droits de l’homme interdit toute discrimination du fait de l’origine. Face au développement des migrations, entre les tenants d’une ouverture des frontières et les partisans d’un repli sur soi, la Ligue se prononce pour la dignité et l’intégration. Elle est favorable aux régularisations et s’oppose aux expulsions.

À partir de 1970, la Ligue réfléchit sur le lien entre citoyenneté et nationalité. La citoyenneté doit être ouverte à tous sous des conditions de résidence, ce qui autorise le droit de vote des étrangers, européens ou non, et d’abord aux élections locales (1980). À la suite de campagnes (collectif « J’y suis, j’y vote », 2016) et de votations citoyennes, ces revendications ont été parfois reprises dans des programmes politiques. L’association a aussi accompagné la « marche des beurs » (1983) ou manifesté contre les lois Pasqua-Debré (1986, 1993, 1997). Dénonçant les pratiques arbitraires et les politiques de dénis des droits des clandestins, elle a critiqué les lois relatives à l’immigration et à l’asile (Sarkozy 2003, 2006 ; Hortefeux, 2007) et la création d’un ministère dédié, ou la loi Collomb (2018).

Défendant des droits universels, indivisibles et effectifs, la Ligue inscrit son antiracisme dans le refus de toute démarche communautaire et de toute posture essentialiste ou ethniciste. Porter l’universalité, c’est reconnaître l’unicité du genre humain et refuser de stigmatiser l’étranger. Elle défend donc les valeurs d’inclusion contre celles d’exclusion, d’acceptation de la diversité contre celles de rejet de la différence ; elle s’oppose au racisme banalisé ou libéré qu’est la discrimination et dénonce l’amalgame (immigration=islam=sexisme=délinquance). Sa lutte pour le pluralisme culturel passe par la laïcité et par la reconnaissance du passé colonial. Ses revendications s’inscrivent dans des collectifs comme la Coordination française pour le droit d’asile et rejoignent celles d’autres organisations, de la Cimade au Gisti, de France Terre d’Asile au MRAP, de l’Anafé à Médecins du Monde, de RESF à SOS-Racisme ou à la LICRA.


Passeport Nansen de Rodzevitch Constantin

Passeport Nansen de Rodzevitch Constantin

La contemporaine/F_delta_res_816 ©La contemporaine
Sans titre, dessin, 1987

Sans titre, dessin, 1987

Enzel
La contemporaine/ arch 103/806 © Enzel/droits reservés
La xénophobie d'Etat tue, affiche, s.d.

La xénophobie d'Etat tue, affiche, s.d.

Mathieu Colloghan
La contemporaine/ arch 103 © droits reservés
Marche des immigrés-Levallois-Paris 3-4 novembre 1983, photographie

Marche des immigrés-Levallois-Paris 3-4 novembre 1983, photographie

© Jean Pottier, Saif, 2019
La contemporaine/ POT83_77N_B24A © Pottier / droits reservés
Non au racisme, affiche du MRAP, s.d.

Non au racisme, affiche du MRAP, s.d.

Eric Tournaire
La contemporaine/ AFN002A25 © Eric Tournaire / droits reservés
Vous nous mangez notre pain, dessin, 1987

Vous nous mangez notre pain, dessin, 1987

Claude Turier
La contemporaine/ arch 103/806 © Claude Turier/droits reservés






Les lois Pasqua-Debré
Extrait d'entretien avec Henri Leclerc, 2003, 03'47''


Henri Leclerc : avocat au Barreau de Paris, militant anticolonialiste, militant du PSU (1960-1972), co-fondateur du Cabinet d’Ornano, membre du Conseil de l’Ordre des avocats (1982-1984). Après avoir été brièvement membre du comité central de 1967 à 1971, il le retrouve en 1984, date à laquelle il prend également la tête de sa commission Immigrés. Il préside la Ligue de 1995 à 2000.





Droit d'asile et questions migratoires
Extrait d'entretien avec Catherine Teule, 2018, 03'54"


Catherine Teule : professeure en gestion internationale, elle rejoint la section de Rouen de la Ligue des droits de l’Homme en 1978. Rédactrice en chef de la revueHommes & Libertés (1979-1984), elle rejoint le comité central de la Ligue en 1994, puis en devient secrétaire générale de 1999 à 2005. Elle en est ensuite vice-présidente (2005-2006).





L'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé)
Extrait d'entretien avec Catherine Teule, 2018, 02'15"

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