La Ligue des droits de l’homme s’intéresse très vite aux questions internationales. Ses principes se réclament de l’universalité des droits proclamés en 1789. La France peut se vivre en « grande nation » mais elle ne peut se réduire à un discours particulariste. C’est du moins le sens du message républicain qui s’inscrit dans une longue et vivace tradition patriotique.
La Ligue prend ainsi position sur les affaires internationales. Elle est attachée à l’entente avec le Royaume-Uni, l’autre grand pays de l’histoire des droits. Elle participe du grand mouvement en faveur de l’arbitrage entre nations, de la sécurité collective et du désarmement, qui lui est contemporain. Elle souhaite la fin des empires, au moins leur transformation en fédérations de peuples libres et associés à égalité de droits. D’où son engagement pour les organismes internationaux (d’abord la Société des nations, puis l’ONU) et les processus de paix et de coopération. La Ligue intervient en tant que telle ou par l’intermédiaire de la Fédération Internationale des droits de l’Homme (FIDH), d’EuroMed Droits ou de l’Association Européenne pour la défense des droits de l’Homme (AEDH).
Les positions de la Ligue sur la question coloniale sont le reflet des contradictions de la France républicaine. Elle n’échappe pas facilement à la bonne conscience dominante en son temps sur la colonisation et ses avantages supposés pour tous. Son action et ses réflexions montrent la difficulté d’apprécier les droits des communautés nationales constituées ou légitimes. Elle écoute toutefois les doléances et prend position pour des réformes se réclamant de l’équité et de la justice. En règle générale, elle reste un lieu de débat et de confrontation libre, partie prenante de démarches recherchant à la fois la pacification et l’émancipation.
