Désobéir > Les mutineries de 1917
Les mutineries qui éclatent dans l’armée française au printemps 1917 constituent la forme extrême de désobéissance collective des soldats.
La lassitude des soldats
Après trois années de guerre meurtrière et indécise, dans des conditions de vie effroyables, la lassitude et la colère gagnent les combattants.
Dans son ouvrage, Un de la territoriale, Gaston Lavy évoque le découragement qui s’empare des soldats et qui nourrit l’esprit de révolte.
Dans son ouvrage, Un de la territoriale, Gaston Lavy évoque le découragement qui s’empare des soldats et qui nourrit l’esprit de révolte.
Un de la territoriale, 1920. Gaston Lavy. Tome 3, page 36. |
En avril 1917, l'offensive lancée par le général Nivelle au Chemin des Dames se solde par un échec meurtrier. Face à l'entêtement de l'état-major qui souhaite poursuivre cette offensive à outrance, des mutineries éclatent. Elles expriment avant tout un réflexe de survie, même si l'influence de la révolution russe et de la propagande pacifiste ont également joué un rôle.
Dans une lettre du 29 mai 1917 adressée au ministre de la guerre, Pétain rend compte de la grogne des soldats et leurs revendications.
Dans une lettre du 29 mai 1917 adressée au ministre de la guerre, Pétain rend compte de la grogne des soldats et leurs revendications.
Lettre de Pétain au ministre de la guerre, 29 mai 1917. Fonds Bonnet rouge, F delta res 0080/05/04/001. |
Le refus de monter au front
Les mutineries débutent à la fin du mois d'avril 1917 et atteignent leur paroxysme en juin. Elles gagnent toutes les armées le long du front pendant 8 semaines et touchent 68 divisions sur les 110 qui composent l'armée française
Elles se traduisent avant tout par le refus collectif de plusieurs régiments de monter en ligne. Elles s'accompagnent également de manifestations, notamment dans les gares et trains de permissionnaires, où les soldats crient des slogans: « A bas la guerre! », « Paix ou révolution » ou chantent l'Internationale.
Dans une lettre du 29 mai 1917 adressée au ministre de la guerre, Pétain rend compte de la multiplications des actes d’indiscipline.
Elles se traduisent avant tout par le refus collectif de plusieurs régiments de monter en ligne. Elles s'accompagnent également de manifestations, notamment dans les gares et trains de permissionnaires, où les soldats crient des slogans: « A bas la guerre! », « Paix ou révolution » ou chantent l'Internationale.
Dans une lettre du 29 mai 1917 adressée au ministre de la guerre, Pétain rend compte de la multiplications des actes d’indiscipline.
Lettre de Pétain au ministre de la guerre, 29 mai 1917. Fonds Bonnet rouge, F delta res 0080/05/04/001. |
Dans sa déposition, le caporal Damiron relate les mutineries qui ont éclaté à Coeuvres le 2 juin 1917.
Déposition du caporal Damiron, [1917]. Fonds Bonnet rouge, F delta res 0080/05/07/001. |
Le reflux des mutineries
Les mutineries ont consisté en de multiples manifestations de contestation isolées les unes des autres, qui n'obéissaient pas à un plan d 'ensemble et n'ont donc pas débouché sur un mouvement de protestation généralisé.
D'autre part, les premières lignes ont été peu touchées et les soldats sont restés à leur poste.
La hiérarchie militaire a adopté des mesures d'apaisement et de répression pour étouffer les mutineries.
Pétain, nommé le 15 mai 1917 à la place de Nivelle, suspend les offensives inutiles et s'efforce d'améliorer le sort des poilus en réorganisant le système des permissions. Mais il met en place une répression rapide des mutins pour faire des exemples. 554 condamnations à mort sont prononcées et 49 soldats sont exécutés
Dans sa déposition le caporal Pierre Damiron, témoin des mutineries de Coeuvres évoque les étapes du retour au calme et la répression menée par les autorités militaires.
D'autre part, les premières lignes ont été peu touchées et les soldats sont restés à leur poste.
La hiérarchie militaire a adopté des mesures d'apaisement et de répression pour étouffer les mutineries.
Pétain, nommé le 15 mai 1917 à la place de Nivelle, suspend les offensives inutiles et s'efforce d'améliorer le sort des poilus en réorganisant le système des permissions. Mais il met en place une répression rapide des mutins pour faire des exemples. 554 condamnations à mort sont prononcées et 49 soldats sont exécutés
Dans sa déposition le caporal Pierre Damiron, témoin des mutineries de Coeuvres évoque les étapes du retour au calme et la répression menée par les autorités militaires.
Déposition du caporal Damiron, [1917]. Fonds Bonnet rouge, F delta res 0080/05/07/002. |
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