Amérique du Nord

Les fonds de La contemporaine sont particulièrement riches pour tous les sujets concernant le rôle des États-Unis pendant les deux guerres mondiales, ou, de manière plus générale, la politique étrangère américaine, en particulier après 1945. La bibliothèque s’est toujours intéressée aux effets nationaux des évolutions politiques et diplomatiques internationales : pour la période postérieure à 1945, les nombreuses ressources concernant le contexte général de guerre froide sont ainsi complétées, par exemple, par une riche documentation sur la lutte contre le communisme aux États-Unis. De même, on trouvera une large documentation sur les émigrations politiques outre-atlantique, conséquences par exemple, pendant la période d’entre-deux-guerres, du triomphe des régimes fascistes et nazis en Europe. (...)

En ce qui concerne la politique intérieure, il faut aussi souligner l’existence de deux thèmes toujours bien traités dans les collections de la BDIC, la question des « Nationalités et minorités » et celle des « Partis et mouvements ». (...)


Deux fonds d'archives méritent particulièrement que l'on s'y arrête :
Le fonds Daniel Guérin : on trouve dans ce fonds, conservé en respectant le classement établi par Daniel Guérin lui-même, une grande séries d’archives de travail concernant les États-Unis, pays que Guérin a visité dès les années d’après-guerre, auquel il s’est beaucoup et longtemps intéressé, et a consacré plusieurs publications. Parmi les 16 cartons concernés, on trouvera ainsi, en sus de nombreux brouillons ou manuscrits d’articles et d’ouvrages sur l’histoire américaine, de riches sources documentaires (littérature grise, correspondances diverses et coupures de presse, principalement) sur les années Roosevelt, l’Amérique de l’après-guerre et, surtout, sur le problème noir aux États-Unis, depuis le milieu des années 1950, période à laquelle Guérin commence à s’intéresser aux afro-américains, jusqu’à la première moitié des années 1970. En lien direct (épistolaire principalement) avec les militants des Black Panthers, actif au sein de leurs comités de soutien en France, auteur de la préface à l’édition française, en 1966, de l’autobiographie de Malcolm X (d’ailleurs traduite par sa fille, Anne Guérin), Daniel Guérin était certainement au tournant des années 1970 un des meilleurs observateurs français, et parmi les plus informés, de l’évolution du mouvement noir aux États-Unis. Les archives qu’il a conservées sont sur ce sujet d’une grande qualité, composées souvent de documents rares en France (publications originales diverses du Black Panther Party, par exemple) ou même uniques (correspondances, interviews, etc.).

Avec le « Fonds Lasquin », consacré à « la contre-culture » américaine du tournant des années 1970, nous nous trouvons dans un cas de figure sensiblement différent. François Lasquin fut en effet moins un acteur qu’un observateur de ce mouvement. Ainsi profita-t-il de plusieurs séjours aux États-Unis, sur la cote Est et surtout en Californie, dans la région de San Francisco, pour devenir un véritable spécialiste non seulement de la littérature américaine contemporaine – dont il fut à partir du milieu des années 1970 l’un des grands traducteurs en France – mais aussi de toute la Nouvelle gauche locale. Inventoriées et cataloguées à La contemporaine au début des années 1990, les volumineuses collections de périodiques et d’éphémères — tracts, affiches, numéros épars de revues, coupures de presse, etc. — constituées par François Lasquin forment aujourd’hui une ressource d’importance pour l’étude de ce mouvement contestataire américain, simultanément politique et culturel.