Documents audiovisuels et archives oralesAu début des années 1990, suivant l’élan donnée par des historiens comme Marc Ferro à l’exploitation des archives filmiques, La contemporaine crée un Secteur audiovisuel.
Ouvertes au public en 1994, les collections audiovisuelles qui intègrent les matériaux – films et disques de discours politiques, chants engagés – rassemblés, dès 1914, par
les époux Leblanc couvrent la vie intérieure et la politique extérieure des États aux 20e et 21e siècles.
Les fonds sont constitués d’environ 7 500 unités documentaires, de provenance française et étrangère : outre la France, l’Algérie, l’Espagne, les États-Unis, la Hongrie, l’Italie et la Pologne figurent parmi les pays particulièrement représentés.
- actualités filmées, films documentaires et de fiction
- rushes de films de journalistes et documentaristes
- archives privées et documents sonores multisupports
- archives orales et entretiens filmés, issus de travaux de chercheurs et produits par La contemporaine
- collections audiovisuelles (« Écritures du passé», « Les Lundis de la BDIC ») issues des activités pédagogiques et de valorisation de l’information scientifique menées par la contemporaine.
La collecte cible les
thématiques fortes privilégiées par la politique documentaire de La contemporaine. Dès la fin des années 1980, la bibliothèque met en chantier des séries d’entretiens avec des témoins ou acteurs d'événements d’intérêt historique avec pour objectif la constitution de
sources orales exploitables par les historiens de demain.
Consultables en accès direct par les lecteurs inscrits – sauf les archives et les rushes accessibles sur rendez-vous – les collections du Secteur audiovisuel sont répertoriés dans le
catalogue général de La contemporaine.
Vidéo - Entretien avec Juliette Ténine /L'album de Juliette, durée 2'57''
Vidéo - Entretien avec Jacques Delarue / Collection "Mémoires vivantes", durée 4' 50''
Quelques fonds audiovisuels conservés par La contemporaine
Le fonds Pétain : 1917-1944
En juillet 1949, un apport sonore d’exception entre à La contemporaine : la Direction des Domaines de la Seine, organe centralisateur des opérations de la « confiscation Pétain », confie soixante-et-onze caisses de souvenirs militaires et historiques ayant appartenu à l’ex-Maréchal et chef de l’État français.
Parmi d’
autres documents et
objets, cette donation renfermait 809 disques 78 tours contenant des reportages sur les « voyages » en France du Maréchal ainsi que ses audiences et discours de 1917 à 1944. En complément, les textes dactylographiés des discours dont certains annotés de sa main.
Numérisés en partenariat avec l’
Institut national de l’audiovisuel, les archives sonores sur la période du gouvernement de Vichy sont consultables sur disques compacts au Secteur audiovisuel de La contemporaine. L’inventaire (1940-1944) est disponible en ligne.
La guerre d’Espagne (1936-1939) et ses suites
La contemporaine rassemble d’abondantes collections audiovisuelles sur la Guerre civile espagnole (1936-1939) : films (documentaires, archives, fictions), documents sonores et cédéroms sur l’ensemble du conflit et, particulièrement, sur la participation étrangère et sur les réfugiés espagnols après la défaite républicaine.
Nombre de ces documents sont des archives inédites, constituées sur la base d’entretiens avec des acteurs des événements (anciens combattants des Brigades internationales, républicains exilés en France et, notamment, anciens résistants pendant l’Occupation et rescapés des camps nazis).
Les mouvements d’opposition intérieure au franquisme et les guérillas des années 1940 et 1950 sont également très représentés.
Un catalogue « Espagne » est régulièrement tenu à jour.
La contemporaine dispose d’une riche documentation imprimée et audiovisuelle sur les années de contestation politique, sociale et culturelle internationale ayant précédé et suivi le mai-juin 68 français.
À l’occasion de sa participation à deux manifestations publiques autour de cette thématique :
Mars 2008 : colloque Les années 68 : une contestation mondialisée, co-organisé par La contemporaine (BDIC) et l’
UMR IRICE ,
le Secteur audiovisuel de La contemporaine a établi une liste commentée et régulièrement mise à jour des documents dont il dispose sur cette période : par exemple, une série retraçant le conflit social de Lip, l’entreprise horlogère emblématique du mouvement autogestionnaire français dans les années 1970.
« Mémoire grise à l’Est » : 1985-1995
La majeure partie de ce corpus portant sur la mémoire non institutionnelle de Europe de l’Est s’est constituée avant la chute des régimes communistes, mais aussi, de manière moins extensive, après la libéralisation des sociétés est-européennes et la perestroïka.
Il comprend près de 247 entretiens de terrain menés en Albanie, Bulgarie, Hongrie, Lituanie, Pologne, RDA, Tchécoslovaquie, URSS par les membres du groupe de recherches « Mémoire grise à l’Est », constitué en 1985 auprès de la BDIC. S’y rajoute un ensemble consacré au cinquantenaire des Brigades internationales, célébré à Madrid en 1986.
L’inventaire de ce « conservatoire de la mémoire grise à l’Est », aujourd’hui numérisé, ainsi que l’histoire de sa genèse sont consultables en ligne.
Archives orales de La contemporaine
Dès la fin des années 1980, La contemporaine souhaite élargir l’éventail de ses sources classiques d’enrichissement (achats, dons).
C’est ainsi que naît
« Mémoires vivantes », une première série d’archives orales enregistrées sur supports audio, puis vidéo. Issus d’entretiens, ces témoignages oraux sont porteurs de la mémoire de personnalités et exilés politiques, de résistants, de brigadistes, de rescapés des camps (camps de concentration nazis, camps d’internement français, goulag soviétique), de militants et de mouvements contestataires des années 68. La collection
Mémoires Vivantes est désormais signalée dans
CALAMES.
Activité au départ spontanée et entreprise en fonction des opportunités, la création d’archives orales s’est structurée au fil du temps et de la réflexion conduite sur cette manière de collecter des sources pour l’histoire.
En 2007, les
projets pédagogiques conçus avec le département d’Histoire de l’Université Paris Nanterre sont à l’origine d’une deuxième collection sur les sources orales : « Fabrication de sources orales ».