Pour tenir compte de la carte documentaire des grandes bibliothèques de recherche présentes en Ile de France et susceptibles de chevauchements avec ses collections, la BDIC doit cependant opérer un double recentrage linguistique et thématique.

Du point de vue linguistique les langues autres que le français et l’anglais, et notamment les langues d’Europe centrale et orientale, doivent faire l’objet d’un développement proportionnel plus appuyé notamment dans les thématiques les moins centrales de la BDIC, couvertes par la Bibliothèque de Sciences-Po qui acquiert principalement dans ces deux langues.

D’un point de vue thématique, la BDIC devra se recentrer sur ses orientations fondamentales (conflits armés, relations internationales) dans les aires géographiques où ses collections sont les moins développées et où la BULAC assure une couverture efficace sur la vie politique intérieure et en sciences sociales, à savoir principalement l’Asie orientale, du Sud et du Sud
Pour une couverture efficiente des développements actuels des relations internationales, la BDIC pourra difficilement se passer d’acquisitions en hébreu et en langue arabe, là encore limitées aux thématiques centrales de l’établissement et à la thématique géographique du bassin méditerranéen, dans un souci de complémentarité avec la BULAC.

Il semble par ailleurs nécessaire d’affirmer fortement les points d’excellence thématiques de la bibliothèque qui feront l’objet d’une veille documentaire systématique et approfondie : les deux guerres mondiales, les conflits armés et la sécurité internationale, les génocides, la guerre froide, les traitements politiques de la mémoire collective et de l’écriture de l’histoire.
Outre les partenariats documentaires déjà évoqués, la BDIC s’efforcera de développer des partenariats intellectuels soutenus avec les centres de recherche en histoire contemporaine de ses universités de tutelle, mais aussi au niveau national et international.

Enfin l’établissement continuera à développer l’une de ses richesses essentielles, son corpus de sources pour la recherche : périodiques vivants et collections rétrospectives, archives commercialisées, documentation électronique, toujours dans un souci de mutualisation et de coopération documentaire.

Première Guerre mondiale

La Grande Guerre  est un axe fort des collections avec 80 000 cartes postales et environ 420 000 photographies originales dont :

Le fonds Valois

Fonds de la Section Photographique de l’Armée (SPA), composé de 538 albums topographiques et thématiques, de 13 albums grand format et d’environ 120 000 tirages isolés

Le fonds de l'Identité Judiciaire
Service photographique de la Préfecture de Police de la Ville de Paris : plus de 1 000 tirages

Des albums de soldats photographes amateurs

Près de deux tiers des collections d’objets du musée portent sur la Grande Guerre.

Le fonds de médailles date majoritairement de 1914-1918. La production française, magnifiant soldats et populations civiles, est souvent de nature allégorique. Du côté allemand et sans compter de nombreux portraits plus traditionnels de personnalités, certaines médailles mettent en scène avec réalisme la violence des combats.



Période faste pour ce type d’industrie, les années de guerre ont grandement enrichi les collections du musée en vaisselle patriotique.
Chopes, cendriers, verres, pots, plats, tasses, assiettes… : d’innombrables ustensiles glorifient la Patrie et les Poilus.
Un service de vaisselle historié dû au peintre Job présente la vie des soldats au front. Des bocks à l’effigie de généraux français, anglais et américains constituent autant de portraits malicieux des grands de ce monde.



Quant à l’artisanat de tranchée, il a laissé maints modestes objets. Découpe de restes d’obus, ciselure, gravure… : la mise en œuvre de ces techniques témoigne d’un réel savoir-faire et d’un sens artistique certain.
Sont parvenus au musée porte-plumes, porte-photos, stylos, briquets, vases…et, aussi, infiniment fragiles et émouvantes, des feuilles de chêne ajourées comportant des inscriptions à la femme aimée.



Enfin, dans un hommage conjugué au plaisir et à la Patrie, bijoux de pacotille, jouets et divers accessoires continuent à célébrer la mémoire de « nos » soldats.

Le fonds Pétain de La contemporaine est constitué d’objets offerts par le maréchal lui-même ou de cadeaux qui lui ont été remis. Parmi ces derniers, les nombreux albums de photographies élaborés par les chantiers de jeunesse, les municipalités et les corporations en l’honneur du «sauveur de la France» sont particulièrement représentatifs. S’ajoutent à cet ensemble d’objets le képi et les gants du maréchal.

Le fonds portant sur l’imprimerie clandestine du mouvement  «Défense de la France» présente les matériels qui, à partir de 1942, ont servi à fournir la Résistance en tracts, faux timbres et faux papiers : plaques dont celle ayant permis d’imprimer l’Appel du 18 juin, tampons, casses, clichés de photogravure…

Grâce au don de l’Association des déportées et internées de la Résistance (ADIR), le musée possède des vêtements et objets ramenés par des femmes déportées et provenant, notamment, du camp de Ravensbrück.

Au nombre des objets emblématiques conservés par le musée figurent les marionnettes (Mitterrand, Chirac, Marchais, Krasucki…) du « Bébête Show », un programme satirique politique diffusé à partir de la fin de 1983 par la chaîne de télévision française TF1.

Les collections de périodiques français et étrangers de La contemporaine comprennent des publications d’une grande diversité : presse d’organisations internationales, presses officielle, générale d’information, informelle et, enfin, revues spécialisées.

S’inscrivant dans les thématiques fortes de la bibliothèque, elles ciblent plus particulièrement certaines aires géographiques :

• l’Europe occidentale, centrale et orientale
  
  
• l’Amérique du Nord
  
  
• l’Amérique latine
  
  
• l’Afrique

Quelques fonds exceptionnels de périodiques :

Deux gisements documentaires exceptionnels reflètent ces périodes :

1914-1918

bulletins du front, journaux de tranchées des Poilus dont plus d’une centaine ont été numérisés et mis en ligne par La contemporaine, bulletins de propagande des différents belligérants.

1939-1945

journaux de maquis ou de mouvements de résistance, de prisonniers ou de déportés ; tracts aériens ; morasses de la censure de Vichy ; publications émanant de différents organes de l’État français ou de la France libre.
 

Presse quotidienne d’information

L’accent est mis sur la presse politique étrangère. La convention de pôle associé liant La contemporaine à la Bibliothèque nationale de France (BnF) renforce cette politique.

Deux aires de collecte sont prioritaires :

le monde slave

Sans pour autant négliger les autres presses occidentales, la couverture de l’ex-URSS (quotidiens des États devenus indépendants, presse régionale et des minorités), de l’ex-Yougoslavie, de l’Europe centrale et orientale se veut extensive. Elle met tout particulièrement en lumière les mouvements nationaux, la révolution russe, la période soviétique, les émigrations, la dissidence et le post-communisme.

l’Amérique latine

Reconnue comme centre de référence en France pour la presse latino-américaine, La contemporaine dispose de collections de presse généraliste et à diffusion restreinte, notamment issue des exils, enrichies par acquisitions rétrospectives et dons.
En 2008, les quotidiens et hebdomadaires ont fait l’objet d’un recensement dans la base « Prensa Latinoamericana » développée par le Réseau européen d’information et documentation sur l’Amérique latine - REDIAL.

La presse hors diffusion commerciale est constituée de publications internes, lettres d’information, titres de la presse alternative, samizdats. Entrée par dons ou par collectes ciblées en externe, elle représente près de 40 % des collections courantes.

Reflet des sociétés civiles française et étrangères, cet ensemble retrace la vie de partis politiques, de syndicats de travailleurs ou d’étudiants, de gouvernements en exil. Des fonds issus de mouvements et associations laïcs ou religieux de défense des droits de l’Homme, d’aide aux émigrés politiques, réfugiés et minorités nationales y sont, également, représentés.