Repères historiques
Bibliothèque-musée spécialisée dans l'histoire contemporaine et les relations internationales des 20ème et 21ème siècles, La contemporaine est placée sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Créée en 1918 afin de comprendre les causes de la Première guerre mondiale, elle a eu dès ses origines pour vocation de rassembler tous les matériaux et toutes les traces des événements pouvant servir à interpréter et écrire l'histoire de notre temps et place au centre de son dispositif institutionnel une logique scientifique. Elle se constitue en « laboratoire d’histoire » fondé sur les « méthodes de l’érudition scientifique ». Une deuxième mission d’« éducation populaire » – et de « diffusion des résultats de la recherche » – s’ajoute à cet objectif premier. L’apport des historiens sera déterminant pour l’organisation et les activités de la Bibliothèque, à commencer par la mise en place et la structuration intellectuelle des collections. Le remarquable cadre de classement thématique élaboré, dès 1918, par Camille Bloch (1865-1949), premier directeur de la Bibliothèque-Musée de la Guerre, et son adjoint, Pierre Renouvin (1893-1974), fondateur de l’école française d’histoire des relations internationales, demeure un instrument pérenne au service de la recherche historique. En 1919, est créée la Société d’histoire de la guerre avec pour objectif de conforter les activités de la nouvelle institution. Elle publiera la Revue d’Histoire de la Guerre et sera reconnue d’utilité publique en 1924. Son président, le sénateur André Honnorat deviendra, par la suite, ministre de l’Instruction Publique. A ce titre, il accordera un soutien sans faille à la nouvelle institution tout au long de son mandat. Aujourd'hui bibliothèque inter-universitaire rattachée à l'Université de Paris Nanterre, La contemporaine est la seule institution en France à collecter, conserver et communiquer des collections sur toute l'histoire européenne contemporaine, La contemporaine est aussi réputée pour sa richesse dans le champ des relations internationales que pour la composition originale de ses fonds, alliant systématiquement écrit et image. En 2021, La contemporaine ouvre au public un nouveau bâtiment, sur le campus de l'Université de Paris Nanterre, réunissant les trois millions de documents de la bibliothèque (livres, presse, tracts, archives, films) au million et demi de collections iconographiques (œuvres d'art, photographies, affiches, dessins de presse). Des salles d'exposition accueilleront le grand public, faisant de La contemporaine, en plus d'un établissement scientifique reconnu par les chercheurs du monde entier, un des centres culturels majeurs de l'Ouest parisien. |
1914
Un couple d’industriels parisiens, Louise et Henri Leblanc, entreprend de collecter tous les documents possibles sur le conflit mondial naissant : livres, revues, presse, archives, peintures, dessins, affiches, photographies, objets, soit plus de 22 000 pièces.
1917
Louise et Henri Leblanc, 1917
Les Leblanc font don à l’État de leurs collections. Sur proposition des parlementaires, le fonds est rattaché au Ministère de I'Instruction publique avec une double mission : être à la fois une oeuvre d’éducation populaire et un établissement scientifique, « laboratoire d’histoire ».
1918
Musée Leblanc,
salle de lecture de la bibliothèque
Le 11 janvier 1918, un décret valide la donation des collections Leblanc à l’État et, le 25 février suivant, la Bibliothèque-musée de la Guerre est créée.
1924
Le Pavillon de la Reine,
Bibliothèque et Musée de la Guerre.
La BMG s’installe dans le Pavillon de la reine au château de Vincennes. Camille Bloch en devient le directeur.
1934
La BMG est rattachée à l’Université de Paris et prend le nom de Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC). Cette dénomination souligne l'orientation scientifique nouvelle portée par l'Office de documentation internationale qui lui est agrégé. L'historien Pierre Renouvin, fondateur de l'école française des relations internationales, en devient le directeur à partir de 1935.
1944
Incendie au Château de Vincennes,
24 août 1944.
Lors de l'incendie du château par les Allemands le 24 août, le Pavillon de la Reine est détruit, avec une partie des collections.
Le Pavillon de la Reine après l'incendie
d'août 1944.
1948
La bibliothèque s'installe à Paris (5, rue Auguste Vacquerie). Les magasins sont encore à Vincennes.
1950
Les collections du musée réintègrent le Pavillon de la Reine.
1968
Lors de l'éclatement de l'Université de Paris, la BDIC se voit dotée d'un statut interuniversitaire (Service inter-établissements de coopération documentaire) la liant à quatre universités : Paris 1, Paris 2, Paris 8 et Paris 10.
1970
La BDIC quitte Vincennes pour s'installer sur le campus de la nouvelle Université de Paris 10 Nanterre, qui est aussi son établissement de rattachement. Elle s’installe dans le bâtiment, signé Edouard Albert, qu’elle partage avec le Service commun de documentation de l’Université.
1973
Les collections du musée sont installées à Paris à l’Hôtel national des Invalides.
1982
En raison de son exceptionnel patrimoine documentaire, la BDIC devient CADIST (Centre d’Acquisition de l’Information Scientifique et Technique), pôle documentaire national de l'enseignement supérieur.
2001
La BDIC est dotée d'un Institut fédératif de recherche qui devient en 2004 Structure fédérative de recherche, statut qui perdure jusqu'en 2009.
2004
La BDIC devient pôle associé de la Bibliothèque nationale de France pour la thématique de l'histoire contemporaine : relations internationales et politique étrangère.
2007
Dans le cadre du CPER (contrat projet Etat-Région) 2007-2013, l'Université de Nanterre bénéficie d'un financement lui permettant de construire un nouveau bâtiment pour la BDIC, destiné à accueillir les espaces du musée et à les réunir à la bibliothèque.
2012
Le LABEX « Les passés dans le présent : histoire, patrimoine et mémoire », porté par la Maison de l'archéologie et de l'ethnologie René-Ginouvès et la BDIC ainsi que plusieurs autres équipes de recherche (dont l'Institut des sciences sociales du politique) est sélectionné au titre de la 2ème vague des investissements d'avenir du Grand Emprunt.
2015
Validation des crédits CPER 2015-2020 pour la construction d'un nouveau bâtiment de 6500m2, réunissant bibliothèque et musée à l'entrée du campus de Nanterre et finalisation du programme.
2016
Projet présenté par l'atelier Bruno Gaudin. Vue du cours Nicole Dreyfus
Copyright Ide+
Concours d'architecte : Bruno Gaudin lauréat.
2017
La contemporaine (ex - BDIC) a été retenue en 2017 « bibliothèque délégataire » dans le dispositif national CollEx-Persée, réseau documentaire d’excellence de l’Enseignement supérieur qui se substitue aux CADIST.
2018
La Bibliothèque de documentation internationale contemporaine devient La contemporaine. Bibliothèque, archives, musée des mondes contemporains.
2021
La contemporaine emménage dans son nouveau bâtiment, à l'entrée du campus de l'université. En octobre, le nouvel équipement ouvre au public.