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La Contemporaine
  • 1914 / 1918
    La Grande Guerre
    Constitués dès août 1914, les fonds de La contemporaine sur la Grande Guerre forment une des plus importantes collections mondiales sur le sujet.  Plus d’un million de documents sont conservés et, pour une partie d’entre eux, accessibles via L’Argonnaute.
    Pouzargues, Lucien P. Craonne, 1917. Peinture réalisée en 1938. © Pouzargues
  • 1914 / 1918
    La Grande Guerre
    Constitués dès août 1914, les fonds de La contemporaine sur la Grande Guerre forment une des plus importantes collections mondiales sur le sujet.  Plus d’un million de documents sont conservés et, pour une partie d’entre eux, accessibles via L’Argonnaute.

    Anonyme, Alerte au gaz avec le Klakson, Positif stéréoscopique sur plaque de verre [1914-18].
  • 1936 / 1939
    La Guerre d'Espagne
    Un thème central dans les collections de La contemporaine sur l’Espagne contemporaine (imprimés, archives, photographies, affiches, dessins) : propagande nationaliste et républicaine, mobilisation internationale (Brigades), exil républicain, mémoires de la guerre et de l’exil.
    Gabriel Ersler, Infirmiers du 1er bataillon de la XIIIe Brigade Internationale devant l'infirmerie, Espagne, Près de Fayon. Avril 1938.
  • 1936 / 1939
    La Guerre d'Espagne
    Un thème central dans les collections de La contemporaine sur l’Espagne contemporaine (imprimés, archives, photographies, affiches, dessins) : propagande nationaliste et républicaine, mobilisation internationale (Brigades), exil républicain, mémoires de la guerre et de l’exil.
    Marti Bas del SDP, Defensar Madrid es defensar Catalunya.UGT [1936-1939] © Marti Bas
  • 1939 / 1945
    La Seconde Guerre mondiale
    Les milliers d’objets, de photographies, d’œuvres d’art, d’affiches, de tracts, de journaux, d’archives privées sur la Seconde Guerre mondiale donnent un éclairage unique et inédit sur la résistance, l’occupation, la collaboration, la déportation et les opérations militaires en France et en Europe.
    René Gendre, Paris libérée, 26 août 1944. © Gendre
  • 1939 / 1945
    La Seconde Guerre mondiale
    Les milliers d’objets, de photographies, d’œuvres d’art, d’affiches, de tracts, de journaux, d’archives privées sur la Seconde Guerre mondiale donnent un éclairage unique et inédit sur la résistance, l’occupation, la collaboration, la déportation et les opérations militaires en France et en Europe.
    Affiche officielle américaine, "Let's all fight, buy war bonds", 1942.
  • Décolonisation
    Les collections de La contemporaine couvrent les guerres d’indépendance des anciennes colonies européennes, particulièrement la guerre d’Algérie (photographies, archives d’avocats…).
    Affiche du PSU, "Les jeunes en ont assez. Avec eux, contre la guerre d'Algérie", France [1960-1962].
  • Décolonisation
    Les collections de La contemporaine couvrent les guerres d’indépendance des anciennes colonies européennes, particulièrement la guerre d’Algérie (photographies, archives d’avocats…).
    Elie Kagan, [Jeunes à Beni Yenni, Kabylie], Algérie 1963 © BDIC/Kagan.
  • Migrations et exils
    Histoire des migrations économiques et surtout politiques vers la France (presse de l’immigration, archives orales, etc.) : décolonisation, fuite devant la guerre, exil d’opposants aux régimes autoritaires, réseaux de solidarité, mémoires de l’exil.
    Monique Hervo, Bidonville de la Folie, Nanterre, S.d.[1961-1969] © Hervo.
  • Pays de l'Est
    Un tiers des collections et de la couverture linguistique est consacré à cette aire sujette à de nombreux bouleversements : fonds uniques d’affiches, d’archives de l’émigration russe, d’histoire orale et de presse informelle.
    William Daniels, Manifestation contre le président Kourmanbek Bakiev, Bichkek, Kirghizistan, mars 2009. © Daniels
  • Pays de l'Est
    Un tiers des collections et de la couverture linguistique est consacré à cette aire sujette à de nombreux bouleversements. On notera particulièrement des fonds uniques d’affiches, d’archives de l’émigration russe, d’histoire orale et de presse informelle.
    Affiche à la gloire de l'Armée rouge, Russie, 1921.
  • Mouvements politiques et sociaux
    Sources et bibliographie critique sur les idéologies politiques (communisme, fascismes, anarchisme…) et les mouvements politiques et sociaux (syndicalisme et mouvement ouvrier, féminisme…) qui traversent l’histoire du 20ème siècle.
    Jean Pottier, Manifestation contre la guerre du Viêt Nam, Paris, 21 octobre 1967 © Pottier.
  • Mouvements politiques et sociaux
    Sources et bibliographie critique sur les idéologies politiques (communisme, fascismes, anarchisme…) et les mouvements politiques et sociaux (syndicalisme et mouvement ouvrier, féminisme…) qui traversent l’histoire du 20ème siècle.
    Front des artistes plasticiens, Regroupées les femmes peuvent lutter, [1968-1970].
  • Conflits contemporains
    Guerres de décolonisation, de Corée et du Vietnam, conflit israélo-arabe, conflits du Golfe persique, guerres civiles, crimes de guerre et génocides font l’objet d’une veille documentaire constante et d’une collecte de sources de tous types.
    Emmanuel Ortiz, Soldats courant sur la rive ouest de la  rivière Una, Bosanska Krupa (Bosnie-Herzégovine),septembre 1995. © Ortiz
  • Conflits contemporains
    Guerres de décolonisation, de Corée et du Vietnam, conflit israélo-arabe, conflits du Golfe persique, guerres civiles, crimes de guerre et génocides font l’objet d’une veille documentaire constante et d’une collecte de sources de tous types.
    Erro, Khomeyni, © ADAGP Paris 2015.
  • accueil international 3
    Relations internationales
    Des origines de la Grande Guerre à la guerre froide et aux développements les plus récents, des dizaines de milliers de livres, revues, fonds d’archives, sources diplomatiques et juridiques, supports de propagande…
    Jean Pottier, Manifestation pro-Kurde, Paris, 16 avril 1991 © Pottier.
  • accueil international 5
    Relations internationales
    Des origines de la Grande Guerre à la guerre froide et aux développements les plus récents, des dizaines de milliers de livres, revues, fonds d’archives, sources diplomatiques et juridiques, supports de propagande…
    Affiche contre la Guerre du Vietnam réalisée our le Comité de mobilisation étudiant, Rhodes Island [1963/1975].
  • Droits de l'Homme
    Presse et archives documentent la violation et la défense des droits de l’homme, conséquences des guerres, révolutions et dictatures : fonds de la Ligue des Droits de l’Homme et de la CIMADE, dictatures latino-américaines, archives d’avocats…
    Marcelo Montecino, "Où sont-ils?" Manifestation des proches des disparus. Santiago, Chili, 1988. © Montecino
  • Droits de l'Homme
    Presse et archives documentent la violation et la défense des droits de l’homme, conséquences des guerres, révolutions et dictatures : fonds de la Ligue des Droits de l’Homme et de la CIMADE, dictatures latino-américaines, archives d’avocats…
    Rafael Enriquez, South Africa, OSPAAAL, 1983. © Enriquez.
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Guerre civile


Puis survint la guerre civile. Par sa formation, il était pour la liberté, sa liberté. Au-delà de sa liberté, il y avait un monde pour lequel il montrait une intransigeance absolue. Lui qui avait échappé à la prêtrise, il aurait volontiers dicté une loi pour marier tous les célibataires. « Tu dois boire du vin ou tu ne seras pas un homme ». Et moi je résistais, mu par une force puissante en moi : quand tout te force, il faut dire non ! (…) S’il ressentait le besoin d’adhérer à des credos politiques, il se méfiait des définitions rigides. (…) « Méfiez-vous des chemises », avait-il l’habitude de dire, « quand on parle de la couleur des chemises, c’est qu’il va y avoir du grabuge. »

La guerre commença pendant nos vacances à Sant Quirse. Cela ne nous empêchait pas de faire nos excursions. Un jour, sur un plateau, un homme sortit des buissons et s’approcha de nous. « Pourriez-vous m’indiquer le chemin de la frontière ? » Papa, en connaisseur, lui donna toutes les indications nécessaires pour éviter tous les villages. Nous le regardâmes s’éloigner. Nous lui suivîmes du regard un bon moment. Cet homme aura-t-il atteint la frontière ? Plus tard, mon père me fit ce commentaire : « C’est un curé qui s’enfuit, mais toi tu n’as rien vu. » Pour les choses essentielles, à sept ans il fallait déjà être un adulte.

Une nuit, dans notre quartier, on lui braqua une lumière sur la figure. « Señor Castro ? » Mon père donna son nom. On le laissa partir. Plusieurs jours plus tard, il trébucha sur le cadavre du Señor Castro. Il rentra à la maison, très pâle. Ce soir-là, il ne dîna pas. De la mort, il n’était en rien sympathisant. Quand les avions bombardaient Barcelone, ils leur criait : « Sauvages ! Crétins ! Abrutis ! »

Ses convictions ne fléchirent jamais, même quand, pour nous nourrir, il devait passer des heures à « trier » des lentilles. Tout ce qui était injustifiable, il le mettait sur le compte de l’ennemi. C’était un enfant, confronté à la réalité. Mais un jour il accepta l’échec de « sa » justice, et il nous envoya en France. C’est ainsi qu’il accomplissait sa promesse de nous emmener dans le pays voisin. Bien entendu, laissant derrière nous toutes nos affaires, nous partîmes les premiers.
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Eparpiller le brouillard

« L’Home que escampava la boira » : l’expression catalane signifie « libérer les idées, jeter par terre ce qui n’est pas clair »

Le titre de cette oeuvre, traduit littéralement dans une version française de l’auca par « L’homme qui éparpillait le brouillard », est en fait une expression toute faite qui signifie « aller prendre l’air », « s’en aller », et qui peut se traduire par « L’homme qui ne tenait pas en place », pour restituer la curiosité intellectuelle, la créativité et le caractère de grand voyageur de Santiago Rubió i Tudurí. 
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Vie de famille


Il épousa ma mère. (…) Il s’occupa de notre formation. Sans méthode ni rigueur. Première leçon : la nature. Un cahier à chacun, pour dessiner. Par ses observations, il faisait émerger de la nature de grands événements. Mes premières excursions, je les ai faites porté dans son sac à dos. Il nous donna la passion des sentiers, plus savants que les routes parce qu’ils flânent et reviennent en arrière. (…)

Mon père n’était pas un causeur. C’était un créatif. Il disait tout ce qui lui passait par la tête. (…) Toute conversation devait suivre le cours de ses divagations. Le sol ne fut jamais trop bas pour lui. Il le « lisait » comme on lit un livre. Il ramassait constamment des pierres et découvrait en elles les traces de contes fantastiques : volcans, laves, lacs et tremblements de terre obéissaient à sa fantaisie. Parfois, en ramassant un fossile, il disait « Tu vois, ça, à une époque ça s’est trouvé sous les eaux de la mer parce qu’il y a un fossile de crabe ». Une fois nous avons trébuché en pleine montagne sur une baleine. Fossile, bien entendu.

Au milieu d’un quartier résidentiel doté d’une vue splendide, il avait un gigantesque bureau sans fenêtre. Là se trouvaient ses pierres, ses fossiles, ses œuvres. On pouvait monter dans les combles par un escalier vertical. Ou à l’écoutille, parce que c’était le salon du capitaine Nemo. (…)

Pour demander de l’eau chaude pour se raser, il possédait une diane. « Ta ta ta tarara ta » et Eulalia, l’employée de maison, arrivait avec l’eau chaude. (…)

Il y avait un poème de Joan Maragall qu’il récitait en toute occasion, même en se rasant, ce qui conférait à ses idéaux une dimension domestique et hygiénique. Il allait ainsi, poussé par des vents contraires, dans la vie, au travail et en politique.

Les enfants furent sa grande vocation. (…) Il enflammait notre imagination avec les contes des Baléares. Quels contes ! Il reproduisait les mimiques des personnages et imitait leur voix. Ou bien il nous lisait Jules Verne, et se transformait alors en hiératique et desséché Capitaine Nemo. Le jour de Noël, il était avec ses frères l’un des prêtres du culte du « Tió », ce tronc que l’on « alimente » pendant des jours et dont on met le nez dans le feu, recouvert d’un couvre-lit,
le soir du 24 décembre. Ils dirigeaient la prière et nous la répétions, à genoux, comme il se doit, chacun tenant un bâton à la main.
« Notre Père du Tison
Que Dieu nous accorde un bon Noël »
Après ce début timide, la prière, pour notre plus grande jubilation, allait tomber du sacré au gastronomique :
« Nous mangerons des galettes
des galettes et du touron »
jusqu’à se conclure sur le prévisible et espéré « Ch… Tió ! ». Ensuite, en répétant ces derniers mots pleins de promesse, armés de notre bâton, nous traversions la maison jusqu’au tronc et lui administrions une raclée solennelle, encourageant ainsi et à grands cris sa prompte défécation. C’est au plus petit que revenait l’honneur de soulever la couverture, sous laquelle apparaissait la première série de cadeaux. (…)
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Qu'est-ce qu'une Auca ?

L’auca en catalan, ou aleluya en espagnol, est un genre graphique et littéraire propre à l’Espagne et largement cultivé en Catalogne. Il se présente sous la forme d’une feuille imprimée, portant une succession de 48 dessins accompagnés chacun par deux vers, appelés en catalan des « rodolins », généralement heptasyllabiques, avec des rimes. Auca, qui veut dire « oie » en catalan, vient du jeu de l’oie, car elle présente comme ce dernier une succession d’images consacrées à un thème particulier, qui peut être divinatoire, religieux, historique ou, comme dans notre cas, biographique, ce qui en fait un des ancêtres de la bande dessinée. Les auques (pluriel catalan de auca) sont un genre de littérature populaire de colportage qui fut très en vogue au XIXème siècle et qui se perpétue encore aujourd’hui.

Il n’est donc pas étonnant que Nicolás Rubió, artiste très attaché aux arts populaires, au folklore, et qui a dénoncé tout au long de sa vie le divorce entre l’art d’avant-garde et le peuple, ait choisi la forme populaire de l’auca pour rendre hommage à son père, d’autant plus que la tradition satirique et caricaturale du genre lui permettait d’évoquer son père à la fois avec tendresse et ironie. Mais ce qui différencie l’auca de Nicolás Rubió des exemples traditionnels, c’est qu’elle est composée de 48 peintures et non pas de 48 dessins ou gravures destinés à être réunis sur une feuille imprimée.



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Auca del home que escampava la boira :
planche dessinée par l'artiste, dont une reproduction
figure dans le livre artisanal conservé à la BDIC.
Agrandissement de deux cases


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L'ingénieur ingénieux


Notre père fut le seul à hériter de la puissante imagination du grand-père, qui plaisait aux enfants, son meilleur public. L’avion du Tibidabo, qu’il a réalisé, montre son besoin d’enchanter les petits. Il y consacra toute sa science d’ingénieur. (…) Il nous enchantait avec de petits oiseaux de papier plié. Chaque déjeuner, chaque dîner était un haut fait. Il avait le don de nous faire participer à une grande bataille. Contre quoi ? Contre qui ? « Voyons, dans combien de villes de plus de 50000 habitants sommes-nous allés ? ». A une occasion, il nous dit « un jour nous irons en France ». Son projet de voyage que nous ferions tous ensemble était vraiment séduisant.

Servir la communauté fut aussi pour lui un apostolat. Réaliser un funiculaire pour le Municipio de Gelida ou conduire l’eau au Municipio de Sampeder. L’eau, c’est la vie. Il ne voulait pas s’enrichir frauduleusement, ou d’une manière abusive. Servir la patrie (la Catalogne, bien entendu). Etre bon avec les humbles.

Quand il eut à diriger la construction du premier métro de Barcelone, il fit monter les premières palissades et placer la première enseigne de telle sorte que le public du Liceo, qui assistait pendant ce temps à un spectacle lyrique, se trouve face à cette grande nouveauté en sortant du théâtre. Il aurait voulu diriger la construction de ce chantier comme un chef d’orchestre dirige un opéra devant un public choisi. Monter sur le podium, tap, tap, tap, tapoter le pupitre avec la baguette. Et en avant la musique. D’abord l’ouverture, puis le rideau se lève sur un décor représentant la bouche d’un tunnel. Sur le toit d’un wagon, un groupe d’ouvrier entonne, en chœur, un hymne au progrès. Les guichetières distribuent des billets et les machines tournent. (…)

Les chantiers sur lesquels il se sentait à son aise étaient d’une autre nature. Il avait appris qu’existait le projet de tuber le cours d’eau du ravin de Balnes pour en faire une avenue. Mon père suggéra qu’en plus de couvrir le torrent et au lieu de remplir le reste avec des décombres, on laisse deux tunnels pour un éventuel métro. « Cela reviendra beaucoup plus cher », lui dit-on. A l’aide d’une machine à calculer à manivelle, il passa l’après-midi du dimanche à faire des calculs et obtint comme résultat un surplus, de 10% me semble-t-il. Il présenta le projet à la mairie de Barcelone, qui l’approuva. Il demanda 0.5% des 10%. C’est ainsi que Barcelone reçut un métro en cadeau.

(…) Pour l’Exposition de 29, son père lui demanda des études sur la Farga Catalana, pour en construire une à la gloire de l’artisanat catalan lors de l’exposition industrielle. C’était sa vocation et sa mission. Il partit dans les Pyrénées. Il marcha beaucoup, s’immergea dans ces montagnes qu’il connaissait comme sa poche. En discutant avec les uns et les autres, il se fit une idée de ce qu’était une farga (forge). Il fut ainsi anthropologue par la force des choses. La farga n’est pas l’artisanat du fer, mais une méthode pour obtenir du fer. Un lourd marteau est mis en mouvement par l’eau du torrent et l’artisan, dans un hamac, porte d’un bond le fer de la forge à l’enclume. De nombreuses années plus tard, j’eus la chance de voir mon père reconnaître les ruines d’une farga dans le Canigou. Devant moi il fit surgir des ronces une retenue d’eau, un canal, la roue, le marteau et la forge. (…)
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L'Auca par Nicolás Rubió

Dans son Auca, Nicolás Rubió reprend une forme d’art populaire catalan pour mettre en images et interpréter la vie de son père, l’ingénieur Santiago Rubió i Tuduri. Le fils rend hommage à son père et donne à voir le cours de la vie d’un homme et d’une famille. Au-delà de l’histoire individuelle et familiale, cet ensemble présente des scènes de la vie quotidienne en Catalogne au début du 20ème siècle et témoigne des apports techniques et des modifications induites dans les modes de vie (installation d’un réseau d’eau courante, construction du premier métro, etc.).

La guerre civile est évoquée plus que racontée : certains tableaux traduisent la peur, montrent un assassinat, des bombardements, la fuite et la nécessité de l’exil. Ce dernier intervient comme une césure dans la vie de Santiago Rubió i Tuduri comme dans l’ensemble pictural, qu’il scinde en deux moitiés égales : les 24 derniers tableaux sont consacrés à la découverte d’un nouveau pays et à l’installation en France, à la reprise des activités professionnelles en France et en Argentine, puis à l’entrée dans la vieillesse.

L’Auca a été exposée à la galerie Wildenstein de Buenos Aires en 1982.
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