Le peintre a complété l’Auca par un ensemble de 12 tableaux de 50X50 cm qui développent les mêmes thèmes sur un autre mode et un autre style pictural.

Enfant, l’artiste a consigné sur un cahier le départ de la famille de Barcelone, son séjour à Céret puis son installation dans le village de Vielles, dans le Cantal. Il y vit dix années qui le marqueront au point d’affirmer en 1986 : « j’associe à la France et à l’Auvergne une idée de bonheur. »

Premières pages du cahier d'enfant :

Quel homme était mon père ?
Son père à lui était général du Génie civil et a été responsable de la direction de l’Exposition Industrielle de Barcelone en 1929. C’est lui qui a dirigé la construction du « Pueblo Español », pot-pourri de toute l’architecture d’Espagne, conçu pour durer 15 ans. Il est encore debout aujourd'hui. Le téléphérique du Port de Barcelone aussi, dont les tours portent les noms des rois de Catalogne, bien sûr. C’est aussi lui qui a passé commande d’une fontaine à Buigas, lequel a conçu un monument si démesuré qu’en cas d’avarie, il aurait inondé Barcelone tout entière. (…)

Mon père était le fils d'un général, journaliste (il fut éditorialiste pour La Vanguardia), auteur de nombreux livres (« Un art d’étudier par l'exemple »), constructeur de parcs d’attractions, villes imaginaires et fontaines qui suscitent encore des applaudissements comme si elles étaient vivantes. C'est l'homme qui a apporté l’eau – on pourrait dire la vie – à la montagne du Tibidabo.

Sa mère était de Mahon (Minorque, Baléares). (…) C’était la femme la plus minorquine jamais vue. Cette femme a apporté à Barcelone les coutumes des îles, le jardin potager, le tue-cochon, les poules, les lapins, les pigeons et les confitures. Au milieu d’un quartier résidentiel, chez les Rubió on était à la fois à l’université et la ferme.

Mariano Rubió est né à Barcelone en 1928. Son père est ingénieur spécialiste de transports. En avril 1938, la famille fuit les bombardements et l’avancée des troupes franquistes et s’exile d’abord à Céret, en Catalogne française, puis à Vielles, village du Cantal. Le futur peintre y est très heureux et il consacrera par la suite plusieurs œuvres au village et à ses habitants.

En 1948 la famille émigre en Argentine. L'artiste commence à se consacrer au dessin et à la peinture, et choisit de signer ses œuvres de son deuxième prénom, Nicolás. Il se forme à Buenos Aires, dans l’atelier d’Attilio Rossi. Un élément déterminant pour sa peinture est qu’au lieu de faire le voyage vers l’Europe dont rêvent tous les artistes argentins, il décide en 1953, avec son ami peintre Peter Sussman, d’entreprendre un voyage à travers l’Amérique dans une charrette tirée par des chevaux, voyage qui dure deux ans et les conduit au Chili, en Bolivie et au Brésil. C’est à son retour à Buenos Aires que l’on peut estimer que Nicolás Rubió devient un artiste latino-américain.

Travail sur des thèmes argentins et américains (époque coloniale…) ; travail sur des techniques (ou formes ? à creuser) typiquement argentin(e)s (filetes). Travail avec sa femme le sculpteur Esther Barugel.

[Texte à rédiger]