facebooktwitterInstagram  English
La Contemporaine

La contemporaine - Comprendre les mondes contemporains - archives

Accueil exposition Rwanda

RWANDA 1994
TRACES DU GÉNOCIDE DES TUTSI



Exposition

14 mai-12 juillet 

affiche rwanda

À l’occasion de la trentième commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda, le réseau international de recherche RwandaMAP et la Contemporaine présentent l’exposition itinérante “Rwanda 1994 : traces du génocide des Tutsi” du 14 mai au 12 juillet à la Contemporaine. 

En savoir plus

Accueil Ripostes

EXPOSITION


Ripostes ! Archives de luttes et d'actions
1970-1974

00 ripostes A4 lowqual72


À partir du 15 novembre, La contemporaine vous invite à découvrir sa nouvelle exposition qui retrace les différentes méthodes de luttes et d’actions employées par les mouvements de gauche au cours des années 70, dans un contexte marqué par l’après mai 1968 et une intensification de la répression d’État. 

En savoir plus



atelier Iv Internationale accueil

ATELIER


Circulations internationales des espérances révolutionnaires,
des années 1950 à la fin des années 1990

Samedi 20 avril, 14h00-18h00
Entrée libre et gratuite
(accès visio sur demande)

À l'occasion de la publication de l'inventaire en ligne des archives du secrétariat unifié de la IVème Internationale, la Contemporaine organise un atelier de présentation du fonds qui constitue un point d’entrée sur les circulations internationales des espérances révolutionnaires durant le second XXème siècle — des grèves de masse à la lutte armée, en passant par le front unique, la lutte contre les dictatures, l’implantation dans les usines, les enjeux féministes, écologistes ou pour les droits des homosexuels (autant d’options ancrées dans des contextes particuliers, continentaux et/ou par pays, avec parfois des enjeux particuliers, par exemple de lutte contre les impérialismes ou les colonialismes), entre autres...

Découvrir le programme

atelier iv internationale programme

Circulations internationales des espérances révolutionnaires, des années 1950 à la fin des années 1990 

Atelier n°3
Samedi 25 janvier, 14h00-18h00

Organisation : Jean-Numa Ducange (Université de Rouen, IUF) ; Penelope Duggan (IIRE) ; Fanny Gallot (Université Paris Est Créteil, CRHEC) ; Franck Gaudichaud (Université Toulouse Jean Jaurès, FRAMESPA ; Vincent Gay (Université Paris Cité) ; Marianne Gourdon (Université Paris-Est Créteil, CRHEC) ; Frederic Speelman (Radar) ; Flavia Quintiliano Verri (Université Paris-Est Créteil) ; Franck Veyron (La Contemporaine).

L’inventaire des archives du secrétariat unifié de la IVe Internationale, pour la partie d’entre elles conservées à la Contemporaine (ex-BDIC), est terminé et va être publié dans les prochaines semaines.

Ce fonds, qui documente largement la politique et les activités d’un des courants du trotskysme, constitue un point d’entrée privilégié pour envisager les circulations internationales des espérances révolutionnaires durant le second XXe siècle et les stratégies déployées dans ce cadre, sur tous les continents — des grèves de masse à la lutte armée, en passant par le front unique, la lutte contre les dictatures, l’implantation dans les usines, les enjeux féministes, écologistes ou pour les droits des homosexuels (autant d’options ancrées dans des contextes particuliers, continentaux et/ou par pays, avec parfois des enjeux particuliers, par exemple de lutte contre les impérialismes ou les colonialismes), entre autres.

Pour appréhender ce fonds — et introduire, à partir de sa mobilisation, à des réflexions plus larges sur les sujets évoqués ci-dessous — des ateliers réguliers, ouverts à tous et toutes, seront organisés durant lesquels des chercheurs et des chercheuses pourront questionner un des aspects de ces archives, leurs propositions étant ensuite discutées par des témoins : le programme de la suite de ces ateliers sera construit progressivement

La troisième séance de ces ateliers se tiendra le samedi 25 janvier de 14h à 18h à la Contemporaine (Nanterre). Une visioconférence sera organisée. Pour les participant·es en distanciel, il est nécessaire de le signaler par mail ( fanny.gallot@gmail.com ) : un lien sera envoyé pour les participant·es se signalant jusqu’au samedi 25 janvier à 8h.

Programme de l'atelier 

14h : « La LC/LCR : des militant·es internationalistes ? », Jean-Paul Salles, auteur d’une thèse publiée sous le titre, La Ligue communiste révolutionnaire (1968-1981), Instrument du Grand Soir ou lieu d’apprentissage ?, PUR, 2005

15h45 : Pause

16h : Table ronde animée par Franck Gaudichaud et Fanny Gallot avec Michael Löwy et Béatrice Whitaker (Voir mini-bios ci-dessous)

Michael Löwy

Michael Löwy a commencé à militer en 1955, à l'âge de 17 ans, dans une petite – non minuscule (15 membres dans les meilleurs jours) - organisation politique brésilienne, la Ligue Socialiste Indépendante, dont la seule et unique référence historique, théorique et politique était Rosa Luxemburg. Parmi ses fondateurs, se trouve un courageux vétéran, Herminio Sachetta, ancien dirigeant du Parti Communiste Brésilien, et ensuite du Parti Socialiste Révolutionnaire (IVème Internationale).

Il découvre à cette époque la Quatrième Internationale, dont il lit le Manifeste de 1946 : Ni Wall Street, ni Kremlin. Pendant les années 1955-59 il milite dans la Ligue Socialiste Indépendante (LSI), qui se distingue des courants dominants de la gauche brésilienne par sa critique du stalinisme, du nationalisme et du populisme, et par la vision d’un socialisme révolutionnaire et démocratique. La Ligue était proche du trotskysme, mais s’en distinguait par la définition de l’Union Soviétique comme « capitalisme d’État », et par une position de « Troisième Force Socialiste » dans le champ politique international. Il publie sous pseudo quelques articles dans le journal de la Ligue, Action Socialiste ; il fait des peintures illégales dans les murs de la ville, et distribue des pamphlets à la sortie des usines.

Outre l’activité militante de son groupuscule luxemburgiste, il participe à l’Union des Étudiants, ou il initie une activité d’alliance avec le mouvement ouvrier. Il participe ainsi, comme délégué étudiant, au Front d’Unité Intersyndicale, sorte de Centrale Syndicale sous l’hégémonie des communistes, qui se réunit au Syndicat des Métallurgistes de Sâo Paulo. En 1960, il signe comme représentant étudiant, un tract intersyndical appelant à une grève générale à Sâo Paulo, contre la cherté de la vie. Distribué à l’usine ou travaille son père, ce tract lui cause quelques ennuis avec la direction…

Parmi les étudiants à l’université il se lit au jeune philosophe marxiste Ruy Fausto, principal dirigeant du Parti Ouvrier Révolutionnaire, section brésilienne de la Quatrième Internationale. Il a essayé de le gagner à son mouvement, mais il n’est pas convaincu par ses thèses sur l’Union Soviétique : l’« État ouvrier ». Lors de la visite de Jean-Paul Sartre au Brésil en 1960 Ruy Fausto a obtenu qu’il reçoive une délégation des trotskystes brésiliens pour parler d’activités de soutien à la Révolution anticoloniale en Algérie. Simone de Beauvoir décrit ainsi cette rencontre : « Sartre a reçu les trotskystes brésiliens. Ils étaient trois : la direction, la base et la dissidence ». La direction était Ruy Fausto, la base un ouvrier (le seul ?) du POR et la dissidence c’était Michael Löwy.

En février 1961 il participe à la fondation de l'Organisation Révolutionnaire Marxiste "Politique Ouvrière", connue comme POLOP (« Politica Operaria ») qui fut la première organisation importante à gauche du Parti Communiste Brésilien. Le nom du parti avait été proposé par Erich Sachs, un militant juif allemand ayant appartenu au Parti Communiste Opposition dirigé par l’ancien secrétaire du KPD, Heinrich Brandler, dont le journal s’appelait Arbeiterpolitik (Politique Ouvrière). Après 1968 plusieurs des militants de la POLOP participent à la résistance armée contre la dictature militaire ; parmi eux, Dilma Roussef, arrêtée et torturée par les militaires, qui deviendra, quelques décennies plus tard, présidente du Brésil, mais avec une orientation plutôt social-démocrate.

La culture politique de la POLOP incluait Rosa Luxemburg, Trotsky, Brandler, et d’autres, mais bientôt la principale référence devint la Révolution Cubaine, qui à ce moment (1961) prenait une tournure socialiste. En 1961, lors d'une peinture murale pro-cubaine, il est arrêté par la police, et soumis à un interrogatoire…civilisé. C’était avant les années sombres de la dictature militaire.

Vers Septembre 1961 il part pour Paris avec une bourse d'études. Il adhère au PSU, et, bientôt, à sa tendance Socialiste Révolutionnaire, dirigée par Michel Lequenne. Vers 1963 il adhère aussi à la Voie Communiste, où il devient ami de Denis Berger. De 1964 à 1968 il vit en Israël, où a déménagé sa famille. Sa principale activité politique est alors un Comité de Soutien au Peuple Vietnamien, qu’il a fondé. Lors d'une visite de Sartre en Israël en 1967, il organise un meeting avec lui sur le Vietnam. Exclu de l'Université de Tel-Aviv en 1968 pour des raisons politiques, il est invité à enseigner à l'Université de Manchester.

En 1969 il rencontre son ami brésilien Emir Sader, qui l'informe qu'une des fractions de la POLOP, le Parti Ouvrier Communiste (POC), a décidé d'adhérer à la IVe Internationale. En accord avec cette orientation, il adhère à la section anglaise, l'International Marxist Group, où il fait la connaissance de Tariq Ali et Robin Blackburn. Fin 1969, il participe comme délégué observateur du POC au IXe congrès de la IVe Internationale, où il fait la connaissance de camarades latino-américains, notamment le bolivien Hugo Gonzalez Moscoso et l'argentin Daniel “Che” Pereira. Il sympathise avec les thèses sur l'Amérique Latine proposées par Livio Maitan.

Il revient en France fin 1969, et il commence à enseigner à Paris 8 (Vincennes). Il adhère à la LC et on lui propose d’intégrer une cellule ouvrière (Sud-Aviation) où il milite quelques années. Il publie en 1970 son premier livre, La pensée de Che Guevara (Maspero), un texte d'inspiration trotsko-guévariste.

En 1973 il séjourne au Mexique, où il participe aux activités du PRT ; il fait aussi un voyage en Argentine, où il collabore avec le groupe dissident “Fraction rouge du PRT” (Paulo Paranagua). En 1973, il est envoyé par l'Internationale au Portugal, avec le camarade Robs, pour représenter l'Inter à la fondation de la LCI, Ligue Communiste Internationaliste, section portugaise de la IVe. En 1974, quand éclate la Révolution des Oeillets, il est envoyé par l'Internationale à Lisbonne, pour suivre les activités de la LCI. Il devient ami de Francisco Louça, le plus jeune dirigeant de la LCI. A cette époque il est élu au Comité Central de la LCR.

Au cours des années suivantes il continue à militer dans la LCR, mais dans une cellule latino-américaine, créée par des camarades refugiés brésiliens (Angela Mendes de Almeida), chiliens (Helena) et argentins (Angel Fanjul).

Vers les années 1977-78, il fait des voyages en Amérique Latine, comme envoyé de l'Internationale, notamment au Mexique, en Colombie et en Amérique Centrale. Au début des années 1980 il fait aussi plusieurs voyages dans le Nicaragua Sandiniste, où il collabore avec des camarades nicaraguayens proches de la IVe Internationale. Il participe au Congrès de l'Internationale en 1974, où il se situe dans le courant majoritaire, et à celui de 1979, dans le courant oppositionnel animé par Michel Lequenne et Angel Fanjul (hostile à la fusion avec les lambertistes et/ou morenistes). Il propose, avec Daniel Pereira et Luis Vitale un amendement à la résolution sur l'Amérique Latine, invitant à tenir le cap sur la lutte armée, qui est rejeté.

En 1980, ses camarades de la New Left lui demandent d'écrire un livre sur la théorie de la révolution permanente. Ce sera `The Politics of Uneven and Combined Development. The Theory of permanent Revolution (Londres, New Left Books, 1981).

A partir de 1980, suite à l'amnistie décrétée par le régime militaire, il revient pour la première fois au Brésil. Il participe à la fondation de l'Organisation Marxiste Révolutionnaire Démocratie Socialiste (DS), section brésilienne de la IVe Internationale et, avec ses camarades, il adhère au nouveau Parti des Travailleurs de Lula. Au cours des années suivantes, il fera souvent des visites au Brésil, où il collabore avec ses camarades de la DS à diverses activités. Il se lie aussi au Mouvement des Paysans Sans Terre (MST) et il est souvent invité comme conférencier à leur École de Formation, pour parler du marxisme en Amérique Latine. Lorsque Lula gagne les élections présidentielles en 2001, le Congrès de l'Internationale de cette année accepte que des membres de la DS participent au gouvernement qu'il va former. Quand Lula prend des mesures anti-ouvrières en 2003, il signe, avec Daniel Bensaïd et Francisco Louçâ, une lettre invitant les camarades de la DS à quitter le gouvernement. Cet appel est refusé, et la DS va s'éloigner de la IVe Internationale. Les camarades de la DS exclus du PT vont former, avec d'autres courants de gauche, un nouveau parti, le PSOL, Parti du Socialisme et de la Liberté, avec lequel il va militer les années suivantes.

Avec la dissolution de la LCR en 2009, il adhère au NPA, où il participe pendant quelques années à la section du 11e arrondissement. Suite aux différentes scissions du NPA, il décide d’adhérer (et cotiser) à Ensemble, et, plus tard, à la Gauche Ecosocialiste, tout en restant au NPA. Il participe tous les ans à l'Université d'Eté du NPA.

Pendant toutes ces années, il participe aux Congrès de la IVe Internationale, tantôt comme délégué, tantôt comme traducteur. Il participe surtout aux débats sur l'Amérique Latine. Mais au début des années 2000, il s’intéresse de plus en plus à l'écologie. Il organise une commission écologie de l'Internationale, et participe à la rédaction d’une résolution sur "Écologie et Révolution Socialiste" qui sera approuvée par le Congrès de la IVe. L'écosocialisme sera le centre de son activité politique, en France, au Brésil et ailleurs, à partir de ce moment.

 

Béatrice Whitaker

Au milieu des manifestations de protestation contre le coup d’État au Brésil en 1964, Béatrice Whitaker a commencé à s’intéresser aux questions sociales, d’abord aux revendications des étudiants, ensuite aux effets de la répression sur toute espèce de résistance. Ce n’est que pendant ses études dans sa ville natale Recife (nordeste brésilien) qu’elle s’est rendue compte de ce que voulait dire une dictature. Un processus de profond changement idéologique l’empreigne doucement mais sûrement.

En 1969, elle entre au PCBR (Parti communiste brésilien révolutionnaire), parti se définissant comme politico-militaire. Clandestine, habitant dans une maison du parti, elle est recrutée pour faire partie du Comité politico-militaire (CPM) du parti, impliquant une discipline draconienne, des entraînements armés dans la banlieue de Recife, mais aussi dans la ferme de son père. Les trois femmes et les trois hommes militants de la maison se réunissaient pour discuter des consignes que le parti leur fournissait. Depuis 1968, la répression se durcit et le mouvement de masses s’affaiblit. Béatrice commence à douter des méthodes de lutte adoptées par son parti et par les militants autoproclamés « révolutionnaires ». Les résultats de leurs actions armées n’aidant aucunement les masses à se révolter, ni même à les soutenir.

Dénoncée à la police par un militant sous torture, elle a dû quitter sa ville et partir vers São Paulo, chez des amis puis des parents, mais elle est repérée et est obligée de quitter le Brésil.

Elle arrive au Chili le 1er octobre 1970, avec le contact de dirigeants de la section chilienne de la IV Internationale. Elle est admirative et devient amie de Raul Santander, dirigeant historique, et de Virginia Vargas – Péruvienne, devenue une féministe mondialement connue, très active au Forum Social Mondial. Très rapidement, elle fait connaissance à Santiago des ex-militantes et militants du PCBR qui questionnaient les expériences de lutte armée de ce parti. Parmi ces militants, elle rencontre Tulio Roberto Quintiliano. Tombés amoureux, ils se marient en 1972.

Elle présente ses amis et amies chilien.ne.s aux Brésiliens exilés (elle était la seule femme du groupe à ce moment-là). Une grande amitié et affinité politique s’établit entre eux.

Ce pays venait d’élire Salvador Allende comme président, déterminé à instaurer le socialisme par voie institutionnelle et une économie planifiée. L’Unité populaire, formé par le Parti communiste chilien, le Parti socialiste, et d’autres partis de gauche, met en œuvre son programme de nationalisation de 91 entreprises, de construction en masse d’habitations populaires, d’approfondissement de la réforme agraire, de l’expropriation de plus de 4 000 immeubles et plus de 2 000 occupations par des paysans, etc.

Le groupe de Brésiliens est devenu un noyau politique dont le but était d’influencer les exilés brésiliens issus de la lutte armée. Au bout de presque deux ans d’échanges, d’expérience avec des militants chiliens, le groupe scissionne entre celles et ceux qui veulent avoir une vraie expérience dans le richissime processus au Chili, qui veulent s'immerger, et les autres, tournés vers la situation brésilienne veulent préparer leur retour au Brésil.

Le 11 septembre 1973, la bourgeoisie chilienne, aidée par l’impérialisme états-unien, réussit avec le soutien des forces armées le coup d’État de Pinochet. Le lendemain, le couple est arrêté. Leur fille Flavia était au Brésil, amenée par sa grand-mère un mois auparavant. La nuit même, Béatrice est relaxée mais Tulio Roberto est conduit au Tacna, quartier général d’où émanaient les ordres du commandement des putschistes et où ont été amenés les militants du Groupe d’amis du président (GAP). Aucun des prisonniers du 12 septembre 1973 n'est sorti vivant du Tacna.

Les militants chiliens ou étrangers sont obligés de quitter en masse le Chili. Béatrice s'exile en Italie grâce à l’aide de son cousin Chico Whitaker, fonctionnaire des Nations Unies au Chili à ce moment-là. Lorsqu’elle arrive en Italie, elle prend contact avec la section italienne de la IV Internationale et initie un nouveau processus d’apprentissage politique, linguistique, culturel et surtout militant.

A Rome, elle a une réelle expérience de terrain – intervention à l’université, intervention ouvrière, participation aux « piccoli gruppi », petits « groupes de femmes d’auto-conscience ». L’expérience en Italie lui a ouvert un nouveau regard politique sur la société avec la puissance du mouvement des femmes impactant le mouvement ouvrier et vice-versa.

En raison d’une crise de couple – Béatrice et Fabrizio, son nouveau compagnon, aussi militant de la IVème Internationale – elle change de pays et arrive en France en 1977 avec Flavia. Elle est décidée à vivre une nouvelle expérience militante à la LCR, section de référence pour tous les camarades de la Quatrième Internationale. Lorsqu’elle parle à Anna Libera, qu’elle connaît depuis son passage en Italie, cette dernière lui propose un rendez-vous avec Michaloux, dirigeant de la section française, afin de travailler pour le Secrétariat Unifié en pleine préparation du XIème Congrès mondial. Elle est chargée de la fabrication de tous les bulletins de débat pour ce congrès. Après le Congrès mondial, elle fera partie de l’équipe chargée de la fabrication d’Inprecor, la revue de la IV Internationale.

Une expérience de travail dans différents secteurs d’intervention l’aide à mieux connaître la lutte de classes de ce pays. La grande joie en 1981, quand la gauche réformiste arrive au gouvernement, se transforme rapidement. Les espoirs se dissipent avec la dynamique néo-libérale du gouvernement, cachée par une rhétorique de gauche.

La LCR se dissout, le NPA est créé en 2009. Déception et perte de sens l’ont motivée à quitter ce parti pour se joindre aux camarades de la Gauche Anticapitaliste et militer ensuite à Ensemble. Insatisfaite par l’orientation de cette organisation, elle retourne en 2024 au NPA. Son attente reste celle de vivre de nouvelles expériences de renfort à la construction d’une alternative à ce système capitaliste mortifère.



Atelier n°2
Samedi 5 octobre, 14h00-18h00

Faire la demande d'accès en visio

Entrée libre et gratuite. 
Organisation : Fanny Gallot (CRHEC, UPEC) ; Marianne Gourdon (ENS Lyon) ; Franck Veyron (La Contemporaine).


L’inventaire des archives du secrétariat unifié de la IVème Internationale, pour la partie d’entre elles conservées à La Contemporaine, est en passe d’être terminé, et devrait être publié en ligne dans les jours à venir. 
Ce fonds, qui documente largement la politique et les activités d’un des courants du trotskysme, constitue un point d’entrée privilégié pour envisager les circulations internationales des espérances révolutionnaires durant le second XXème siècle et les stratégies déployées dans ce cadre, sur tous les continents — des grèves de masse à la lutte armée, en passant par le front unique, la lutte contre les dictatures, l’implantation dans les usines, les enjeux féministes, écologistes ou pour les droits des homosexuels (autant d’options ancrées dans des contextes particuliers, continentaux et/ou par pays, avec parfois des enjeux particuliers, par exemple de lutte contre les impérialismes ou les colonialismes), entre autres.
Pour appréhender ce fonds — et introduire, à partir de sa mobilisation, à des réflexions plus larges sur les sujets évoqués ci-dessous — des ateliers réguliers, ouverts à tous et toutes, seront organisés durant lesquels des chercheurs et des chercheuses pourront questionner un des aspects de ces archives, leurs propositions étant ensuite discutées par des témoins. Le programme de la suite de ces ateliers sera construit progressivement.

Programme de l'atelier 

14h. « Un féminisme internationaliste ? La commission femme de la Quatrième Internationale : entre solidarités et débats (1970-1990) ». Marianne Gourdon (UPEC, CRHEC)
15h45. Pause.
16h. Table ronde animée par Vincent Gay avec Pierre Rousset et Catherine Samary.

Pierre ROUSSET

Né en 1946, Pierre Rousset s’est engagé dans l’activité militante en 1965, en entrant à l’université. Il a rejoint l’aile gauche de l’Union des étudiants communistes (UEC), puis a participé à la création de la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR) et a rejoint le Parti communiste internationaliste (PCI), alors la petite section française de la Quatrième Internationale (SFQI). Il est resté fidèle à cet engagement initial, par-delà les aléas organisationnels dus à des dissolutions imposées par le pouvoir, puis à des processus de recomposition. Il a donc participé à la fondation de la Ligue communiste et à sa résurgence, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) à la direction nationale de laquelle il a participé. Il est aujourd’hui membre du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). En 1973, après des incarcérations et une condamnation à deux mois ferme alourdie d’un an avec sursis, il a été envoyé en Belgique pour rejoindre le bureau de la Quatrième Internationale. Il en est resté membre jusqu’au 17e congrès mondial de 2018.

Il appartient à la génération politique qui s’est a précédé le Mai 68 français, une expérience collective fondatrice. Les années 60 sont internationalistes, cependant la grève générale et l’actualité de la crise politique nationale a pour conséquence indirecte une rupture de continuité dans la solidarité anti-impérialiste. Le Comité Vietnam national (CVN) disparaît. Pour lui redonner corps, la LCR contribue en 1970 à la fondation du Front Solidarité Indochine (FSI) à la direction duquel Pierre Rousset participe. En 1973, après le renversement de la dictature militaire en Asie, il commence à voyager extensivement en Asie pour nouer des liens de solidarité et soutenir des mouvements populaires en lutte. Cinq décennies plus tard, c’est toujours le cas. Ces voyages ont constitué pour lui une seconde expérience fondatrice.

A la grande période de l’altermondialisme, il a participé à la fondation d’Attac et du Forum social mondial (FSM), étant alors membre de son Conseil international, ainsi qu’au Forum social européen et au Forum populaire Asie-Europe (AEPF). Rattaché à la délégation de la LCR (Roseline Vachetta et Alain Krivine), il a été au Parlement européen durant la législature 1999-2004, collaborateur au groupe de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL). Il a, à ce titre, travaillé avec Francis Wurtz, dirigeant du PCF, qui était alors le président de ce groupe, ainsi que pour le Forum parlementaire mondial. Ses responsabilités concernaient dans une large mesure la participation au processus des forums sociaux et les liens avec l’Asie.

Il a gardé de sa jeunesse un attachement culturel (sans formation scientifique) à la nature. Il s’est intégré à des réseaux et associations naturalistes variés, aux Pays-Bas et en France, en commençant ses activités par l’ornithologie, puis en s’aventurant plus avant dans la diversité sans fin de la faune, partageant ses observations sur divers sites Internet. Membre d’une association locale (BNeV), il collabore avec l’entité territoriale Est-Ensemble pour le suivi de la biodiversité du parc des Beaumonts (Montreuil, 93). Il est adhérent de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). A l’heure de la crise climatique et de la crise écologique globale, cet engagement naturaliste de terrain a évidemment pris une dimension nouvelle.

A Amsterdam, il a co-dirigé dans les années 1981-1993 l’Institut International de Recherche et de Formation (IIRF), un lieu de riches échanges. Il a de nombreuses publications à son actif et il est co-responsable de l’association de solidarité internationale Europe solidaire sans frontières (ESSF) et de son site bilingue (français, anglais) Internet europe-solidaire.org.

Catherine SAMARY

Catherine Samary est née le 7 août 1945 à Cannes — où ses parents s’’étaient installés, fuyant l’Occupation de Paris. C’est là qu’elle commence son activité militante, en étant encore lycéenne : elle adhère au PCF et à la JC, à quinze ans en 1960 avec son frère Jean-Jacques. Ils animent ensemble avec d’autres jeunes de multiples activités (jeunesses musicales, littéraires, lectures marxistes). Leur activisme, implication dans les voyages organisés par la JC et questionnements sur le fonctionnement du PCF mettent Catherine et son frère en tension avec le PC et en contact avec le courant « Unir-débat » clandestin dans le PCF. Le cercle local de jeunes communistes se proclame « Jeunesses communistes révolutionnaires » alors que Catherine vient à Paris passer son bac en 1963. Elle y participe à une réunion clandestine « Unir jeunesse » où Alain Krivine (sous pseudonyme) présente les courants et divergences qui traversent alors l’Union des étudiants communistes (UEC) notamment sur la guerre d’Algérie et le Vietnam. Catherine s‘insère donc avant mai 1968 dans les combats de la gauche dite « krivinienne », anti-stalinienne et internationaliste. Dès 1963, elle est recrutée à la Quatrième Internationale (QI) par Alain et Hubert Krivine, membres (alors clandestins) du PCI, Parti communiste internationaliste, petite section française de la QI qui doit se protéger des attaques y compris physiques du PCF.

Catherine Samary a participé à toutes les étapes et aux débats d’orientation de ce courant du trotskysme qui impulsa la création de la JCR (Jeunesse communiste révolutionnaire) en 1968 après les exclusions frappant l’UEC, puis le congrès de fondation de la Ligue communiste (fusion de la JCR et du PCI) comme section désormais publique de la Quatrième Internationale — devenant LCR après une dissolution associée à son activité anti-fasciste. Elle a donc aussi été impliquée dans la création du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) en 2009 — en étant toujours membre de la SFQI (Section française de la Quatrième Internationale) qui en est une composante. Elle a été membre du Comité central des successives sections de la Quatrième Internationale, impliquée dans la création de la commission femme de la Ligue Communiste et dans les activités internationalistes — en étant membre du Comité international de la QI depuis 1991, jusqu’à ce jour. Elle a également participé régulièrement à des tâches de formation en France et pour l’IIRE, Institut international de recherche et d’éducation, lié à la Quatrième Internationale, installé à Amsterdam.

L’ancrage internationaliste de Catherine Samary, depuis les toutes premières années de militantisme, a été marqué à la fois par l’impact des luttes et révolutions anti-impérialistes et par l’interprétation de la Quatrième Internationale du stalinisme et de sa crise — notamment au travers de la révolution yougoslave. Elle a fait de celle-ci son objet de recherche universitaire spécifique (thèse de doctorat d’Etat publiée en 1988 sous le titre Le marché contre l’autogestion, l’expérience yougoslave (Publisud/LaBrèche, préface d’Ernest Mandel). Economiste, enseignante et chercheure à l’Université de Paris Dauphine, elle a poursuivi sa recherche après le tournant de 1989 dans les analyses des processus opaques de restauration capitaliste et de leurs conflits dans les pays ex-socialistes (voir les publications sur le site csamary.fr).

Dans le cadre de ses activités féministes, elle a fait partie — notamment avec Léon Crémieux et feu Léonce Aguirre — d’une minorité du CC de la LCR qui s’opposa à l’exclusion des filles voilées de l’école publique. Elle a participé dans ce contexte à la fondation du collectif « Une école pour tou-te-s » et du « Collectif des féministes pour l’égalité » (CFPE) intégrant athées et croyant.e.s, musulmanes voilées ou pas.

Ses axes de recherche internationaux ont toujours été associés à une implication dans des actions solidaires contre toutes les formes combinées d’oppression. Elle a participé aux diverses actions menées contre l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie en 1968, dont une délégation à Prague demandant à être présent au procès de Petr Ulh, Vaclav Havel et les autres « dissidents » de la Charte 77). Economiste enseignante et chercheuse à l’Université de Paris Dauphine, elle fut, comme membre du Snesup (syndicat national de l’enseignement supérieur) déléguée comme observatrice de ce syndicat au congrès de Solidarnosc en Pologne en 1980. Elle a participé à l’organisation (pour la Quatrième Internationale) de la campagne de « convois syndicaux pour Tuzla » en Bosnie-Herzégovine, aux campagnes menées contre les nettoyages ethniques dans l’éclatement de la Yougoslavie, et à des fronts soutenant le droit d’autodétermination des Albanais du Kosovo contre la politique de Slobodan Milosevic et s’opposant aux bombardements de l’OTAN.

Membre de l’UJFP, elle a participé à des actions en Egypte, en direction de Gaza, solidaires de la cause palestinienne. En 2013-2014, elle a participé à Kiev aux rencontres de la jeune gauche ukrainienne qui donneront naissance à la création de « Mouvement social » - Sotsialny Rukh (SR) s’opposant depuis février 2022 à l’invasion russe de l’Ukraine en même temps qu’aux attaques sociales néo-libérales. En mars 2022, en lien avec cette gauche ukrainienne, elle a participé à la fondation de l’ENSU (European Network in Solidarity with Ukraine et de son réseau français RESU) en défense de la résistance ukrainienne contre l’invasion russe et tous les néo-colonialismes. Devenue collaboratrice du Monde Diplomatiquedans les années 1990, elle y a couvert la crise yougoslave, puis les enjeux des élargissements vers l’Est de l’Union européenne. Membre du Conseil scientifique d’Attac France et de sa revue en ligne Les Possibles, elle y contribue aux débats sur ces thèmes et sur la crise ukrainienne. Elle est membre de l’Association française d’Etudes sur les Balkans (AfeBalk) et de sa Revue Balkanologie.





Atelier n°1
Samedi 20 avril, 14h00-18h00



14h. Introduction de Fanny Gallot (CRHEC, UPEC).

14h15. Présentation du fonds. Marianne Gourdon (ENS Lyon) et Franck Veyron (La Contemporaine).

15h30. Présentation de RaDAR (Rassembler, diffuser les archives de révolutionnaires), association créée en 2005 autour de la volonté de préserver et de mettre en ligne les archives françaises du SU de la IVe Internationale par Frédéric Speelman.

16h30. Table ronde animée par Fanny Gallot, avec Léon Crémieux et Penelope Duggan.

Léon Crémieux, militant lycéen à la JC, exclu en 1968, rejoint la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR) puis la Ligue communiste (LC) et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) jusqu’au NPA. Dans les années 1970, il est militant étudiant en histoire avant de devenir infirmier psychiatrique à Aix syndiqué à la CGT puis exclu avant de rejoindre la CFDT. Permanent de la LCR dans les années 1980, il est membre du Bureau politique, de la commission ouvrière et d’organisation et journaliste à Rouge. Dans les années 1990, il est militant à AC ! et dans le mouvement altermondialiste, technicien aéronautique, Sud Aérien Air France et membre du Bureau national du G10/solidaires. Il est par ailleurs membre du Comité international de la IV depuis 1995 et de son bureau depuis le début des années 2000.

Penelope Duggan a commencé à militer au sein de la section britannique de la Quatrième internationale dans les années 1970 ou elle devient membre du Bureau politique. Elle est impliquée dans le mouvement féministe et engagée dans le travail féministe de la Quatrième internationale depuis les années 1970. Elle s’installe en France comme responsable du journal en anglais International Viewpoint en 1982 et participe à la direction du Secrétariat unifié (SU) de la IV puis de son bureau. En France, elle est membre successivement de la LCR puis du NPA. Par ailleurs, elle est enseignante dans le secondaire de 1994 à 2019.


Consulter le fonds sur Calames

Hommage à Marc Ferro

LA CONTEMPORAINE RECOMMANDE


Hommage à Marc Ferro, 27 -31 mars 2023

Affiche internet Marc Ferro fait son cinema


À l’occasion de la sortie du numéro 31 de la revue Théorème, « L’Histoire en images. L’œuvre audiovisuelle de Marc Ferro », l’Ircav, l’Université Sorbonne Nouvelle et l’Université Bordeaux-Montaigne organisent une semaine d’hommage à Marc Ferro, décédé en avril 2021, au cours de laquelle seront projetés, discutés et analysés des films et émissions qu’il a écrits ou signés entre 1964 et 2001 : des films de montage à base d’archives, des fictions (Pétain, 1993), des films inattendus de dimension expérimentale et des extraits d’émissions télévisuelles comme Histoire parallèle(1989-2001) qui ont fait de cet historien un personnage médiatique.

Marc Ferro entretient des liens étroits avec La contemporaine, à commencer par ses sujets de recherche, la révolution russe, la Seconde Guerre mondiale ou encore la guerre d’Algérie. Il réalise également avec elle trois longs entretiens de 2002 à 2007 (consultables en salle de lecture). Il participe aux expositions organisées en 1987 et 1991 par la BDIC sur la Russie contemporaine, de 1917 à la Perestroïka.

Découvrir le programme

Rwanda 1994 : traces du génocide des Tutsi

Rwanda 1994 
Traces du génocide des Tutsi 

Exposition présentée du 14 mai au 12 juillet 

affiche rwanda
À l’occasion de la trentième commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda, le réseau international de recherche RwandaMAP et la Contemporaine, bibliothèque, archives, musée des mondes contemporains, présentent l’exposition itinérante “Rwanda 1994 : traces du génocide des Tutsi” du 14 mai au 12 juillet à la Contemporaine, avec le soutien de l’Institut français du Rwanda, de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et de la Maison des sciences de l’homme Paris Saclay.

Construite à partir des collections de la Contemporaine et enrichie d’archives publiques et privées, l’exposition propose de revisiter les principales dimensions du génocide à partir de matériaux inédits ou peu connus, qu’il s’agisse d’archives, de collections de presse, d’objets divers ou de témoignages. Avec une attention particulière donnée à la recherche et aux sources rwandaises, l’exposition s’intéresse notamment aux acteurs, lieux et rythmes des massacres, aux pratiques génocidaires, au rôle des médias rwandais et internationaux, à celui des Églises, à l’implication des puissances occidentales ou encore aux enjeux de mémoire et de transmission.

L’exposition met en perspective trente ans de recherches et de débats scientifiques tout en interrogeant la valeur patrimoniale et documentaire des traces du génocide des Tutsi. Elle donne également aux visiteurs l’occasion de questionner les méthodes d’écriture de l’histoire du temps présent. Présentant un ensemble de cent cinquante documents reproduits, parfois inédits, l’exposition trilingue — français, kinyarwanda, anglais — a pour vocation de circuler dans plusieurs villes du Rwanda (Kigali, Huye, Musanze).

Dans le prolongement de l’exposition, le numéro de la revue Matériaux pour l’histoire de notre temps, édité par l’association des amis de la Contemporaine, est consacré au génocide des Tutsi. Coordonné par les commissaires de l’exposition, Rémi Korman et François Robinet, il réunira les contributions de chercheurs francophones et anglophones, notamment rwandais. Un ensemble de rencontres est également programmé pendant la durée de l’exposition, dont l’adaptation d’Une saison de machettes par Dominique Lurcel le 14 mai à la maison de l’étudiant de l’Université Paris Nanterre.


Commissaires de l'exposition : Rémi Korman (Université catholique de l'Ouest) et François Robinet (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines).

Scénographie, graphisme : Atelier Ping Pong.

Entrée libre et gratuite. Du mardi au samedi de 13h00 à 19h00. 


Programmation culturelle et scientifique


Mardi 14 mai, 20h00

Une saison de machettes d’après Jean Hatzfeld, mise en scène de Dominique Lurcel
Platø9, Maison de l’étudiant de l’Université Paris Nanterre

Dix copains rwandais, hutus, copains de classe, de matchs de foot, de travaux des champs. En trois mois, d’Avril à Juin 1994, ils ont massacré à la machette, « sans rien penser », tout ce que leur bourgade et les collines voisines comptaient de tutsis, près de cinquante mille, hommes, femmes, enfants, leurs « avoisinants », avec qui ils avaient aussi partagé bancs de classe, bancs d’église, soirées arrosées et matchs de foot.

Jean Hatzfeld les a rencontrés dans la prison où ils purgeaient leurs peines (A ce jour, tous, sauf un, ont retrouvé la liberté, leur village, et ceux qu’ils n’avaient pas eu le temps de tuer) : ils ont raconté calmement, placidement, d’une voix posée, presque neutre.

Metteur en scène, directeur de la Cie Passeurs de mémoires fondée en 1997, Dominique Lurcel a créé, en 2006, ce spectacle à partir du livre de Jean Hatzfeld, Une saison de machettes (Le Seuil 2003). Il le reprend aujourd’hui, trente ans après.

Entrée libre sur réservation à l'adresse actionculturelle@lacontemporaine.fr.


Samedi 18 mai, jusqu'à 21h00

Nocturne de l’exposition dans le cadre de la Nuit européenne des musées.

Vendredi 24 mai 

Journée d’étude scientifique :  "Enquêter sur le génocide des Tutsi : entre archives et terrain"
La Contemporaine, salle n°3

9h30 : accueil
10h00 : mot d’accueil par Xavier Sené (Directeur de la Contemporaine)
Présentation scientifique de la journée par Rémi Korman (CHUS / UCO) et François Robinet (CHCSC / UVSQ)

10h15 - 11h45 : table ronde 1
Faire du terrain : évolutions, pratiques, enjeux de traduction
  • Modération : Magnifique Neza (Cespra / EHESS) et François Robinet (CHCSC / UVSQ)
  • Violaine Baraduc (Imaf / EHESS) : « L’enquête et son contrechamp. Le binôme chercheur·se-traducteur·rice »
  • Rémi Korman (CHUS / UCO) : « Les mots de l’histoire et de la mémoire du génocide des Tutsi au Rwanda »
  • Louis Laurent (Cespra / EHESS) : « Parler du génocide des Tutsi à la paroisse Sainte-Famille avec les génocidaires. Entre disponibilité, réinsertion, déni, dissimulation et prudence. »
11h45 – 12h30 : visite de l’exposition « Rwanda 1994. Traces du génocide des Tutsi »

12h30-13h30 : déjeuner

13h30 – 15h15 : table ronde 2
Enquêter sur le génocide des Tutsi : accès, usages, préservation des archives
  • Modération : Marcel Kabanda (IBUKA) et Florence Rasmont (MMC / ULB)
  • Karen Taieb (Mémorial de la Shoah) et Luce Mourand (EHESS) : « Les archives du génocide des Tutsis au Mémorial de la Shoah : état des lieux et perspectives ? »
  • Philibert Gakwenzire (Université du Rwanda) : « Etudier le génocide des Tutsi à partir des archives de la Commune du Rwanda »
  • Timothée Brunet-Lefèvre (Cespra / EHESS) : « Les procès du génocide des Tutsi en France et ses archives : des sources pour quelle(s) histoire(s) ? »

15h30 - 17h00 : workshop – questions de recherche

Samedi 25 mai

10h30 – la Contemporaine 

Rencontre autour des ouvragesTout les oblige à mourir(CNRS éditions, 2024) de ViolaineBaraduc,Le Choc(Galllimard, 2024) et du dossier scientifique "Rwanda 1994 : Archives, mémoires, héritages" de la revueMatériaux pour l’histoire de notre temps(la Contemporaine, 2024).

Une table-ronde modérée par François Robinet en présence de ViolaineBaraduc, Samuel Kuhn et FlorenceRasmont.  

  • Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Samuel Kuhn, Jean-Philippe Schreiber (dir.),Le Choc. Rwanda 1994: le génocide des Tutsi, Paris, Gallimard, 2024.  
  • ViolaineBaraduc,Tout les oblige à mourir. L’infanticide génocidaire au Rwanda en 1994,Paris, CNRS éditions, 2024. 
  • RémiKorman, François Robinet (coord.), "Rwanda 1994 : Archives, mémoires, héritages",inMatériaux pour l’histoire de notre temps, 2024/1, n°151-152, la Contemporaine, 2024. 

11h45 – la Contemporaine 

Visite guidée de l’exposition « Rwanda 1994. Traces du génocide des Tutsi » par les commissaires RémiKorman et François Robinet 

13h30Auditorium Max Weber – Université Paris-Nanterre

Discussion avec Bruce Clarke, artiste plasticien et photographe britannique d’origine sud-africaine. Modération : RémiKorman.

Bruce Clarke travaille sur des projets artistiques et mémoriels en relation avec le génocidedes Tutsi. Il est notamment le créateur du « Jardin de la mémoire », qui s’étend sur 3 hectares dans le district deKicukiro, au sud de Kigali. En 2014, Bruce Clarke a peint les « Hommes debout», ces silhouettes d’hommes, de femmes et d’enfants, représentées au Rwanda sur les lieux de commémorations. En 2024, il continue sonœuvreavec les « Femmes debout », ainsi qu'une exposition au Camp des milles (Vies d'après).

15hAuditorium Max Weber – Université Paris-Nanterre

Projection-débat :Rwanda, les collines parlent (Belgique, 2005, 50 min) de BernardBellefroid

En présence du réalisateur. 

Onze ans après le génocide, ce film accompagne survivants et bourreaux avant et après les premiers procès populairesGacaca où ils se retrouvent face à face. Il y aObede, accusé d'avoir tué des enfants et dont la demande de pardon n'est qu'une stratégie cynique pour être libéré. Il y aGahutu, qui n'a "aucun remords" et qui, face à ses juges, parlent toujours de "serpents" pour parler de ceux qu'on exterminait. Enfin il y a François, obligé de tuer son propre frère pour pouvoir survivre et qui tente aujourd'hui de se réconcilier avec sa belle-sœur. À travers ces troishistoires, le film tisse un portrait d'une société en guerre contre l'idéologie toujours présente du génocide.


Entrée libre


Parution

couverture materiaux rwanda













Aller plus loin




RwandaMap (Mémoire, archive, patrimoine)

Ce réseau scientifique international, dont la coordination est assurée par une dizaine de chercheurs français, belges, sud-africains, britanniques et rwandais, interroge les traces archivistiques, patrimoniales et mémorielles du génocide des Tutsi du Rwanda. Il revêt trois principaux objectifs : 1/ proposer une cartographie numérique de l’existant via la création d’un annuaire des chercheurs, d’une
bibliographie collaborative et d’un « mapping » des lieux de documentation et d’archives ; 2/ déployer une réflexion collective critique sur les modes de production des connaissances mis en oeuvre depuis 1994 dans les disciplines des sciences humaines et sociales ; 3/ conduire des enquêtes collectives associant les compétences de différentes disciplines et de chercheurs issus de différents espaces linguistiques et géographiques.

    VOIR AUSSI
    LES COLLECTIONS
    Mondes contemporains
    Pôle de référence national et international pour toute l'histoire européenne des 20e et 21e siècles.

    Tanguy Loyzance, Les forces du GUNT, Tchad,1983 © Loyzance
    Bibliothèque, centre d’archives, musée
    Archives, imprimés, audiovisuels, photographies, objets, ouvrages, peintures, dessins, affiches...

    Henri Valensi, Expression des Dardanelles, 1917 © ADAGP 2015
    Une documentation internationale
    Collections en plusieurs langues sur les pays de l'Est, Etats-Unis, Amérique latine, Europe, Moyen-Orient...

    Affiche "Tierra y libertad. Organo de la FAI. ", [1936-1939].
    facebooktwitter  English
    Utilisation des cookies
    En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies susceptibles de vous proposer des services et offres adaptés à vos centres d'intérêts et de réaliser des statistiques de visites.