Collections sur la Grande Guerre
Les archives et témoignages
La BDIC conserve d'importants fonds d'archives sur la Première Guerre mondiale, majoritairement décrits dans
CALAMES.
Archives de collectivités et collections BDIC
Les
Dossiers documentaires thématiques constitués par la BDIC regroupent, par pays et sujet, des tracts, brochures et coupures de presse sur le conflit.
Les écrits de soldatsLettres de poilus
Peu de place pour les questions militaires ou politiques, ce qui est très probablement dû à une autocensure prudente et à une méfiance certaine à l'encontre du « bourrage de crane » dont les soldats avaient fini par identifier les ficelles les plus grossières. Ceux qui écrivent évitent le plus souvent de s’interroger sur l’utilité du sacrifice et plus généralement ils essayent d’éviter, consciemment ou inconsciemment, des sujets pouvant déplaire à la censure postale militaire. Ils se placent volontiers dans le registre patriotique et montrent un moral d’acier pour rassurer l’arrière. Ces documents sont presque toujours datés et l’identité du producteur est généralement connue. La date de rédaction ne semble pas influer de façon notable sur la teneur générale des lettres : certes, l’adhésion face à l’engagement peut s’émousser au fil des mois passés au front mais on trouve aussi bien des remarques de combattants qui commencent à trouver le temps long dès le mois d’octobre 1914 que des lettres enthousiastes au printemps 1918. Rares également sont les témoignages qui contiennent des commentaires sur la situation politique et militaire au risque de tomber sous le coup de la censure postale. Dans des périodes de crise, comme le printemps 1917, on trouve en revanche des textes qui dénoncent l’impéritie du commandement et se posent manifestement des questions d’ordre politique qui dépassent le cadre strict de la survie au combat et dans les tranchées.
Consulter la correspondance de
Brioulance et
Morelle.
Témoignage: le carnet de Gaston Lavy
Acteur infime de la grande tragédie, c'est sans esprit de littérature que j'ai couché sur ces pages mes modestes souvenirs". Ainsi, Gaston Lavy commence-t-il ses mémoires de la Grande Guerre. Né à Paris le 9 août 1875, il est mobilisé en août 1914 dans le 20e Régiment d'infanterie territoriale de Lisieux. Il découvre le front en 1915 à Moranville, dans la plaine de la Woëvre, où il mène une vie monotone de terrassier dans un secteur encore calme. Après l'offensive allemande sur Verdun, il est versé au 37e RIT et envoyé dans le Lunévillois. Il obtient enfin d'être affecté à la section de camouflage du 1er Génie à Paris, où il finit la guerre. Il meurt à Paris en 1949. Son témoignage, Un de la territoriale, construit sous la forme d'un journal, fournit jour après jour une multitude de détails sur la vie quotidienne au front des régiments territoriaux, de la description de combats aériens à la nourriture, la saleté et les rats qui constituent l'ordinaire du soldat. Ces souvenirs reviennent également sur la rupture, plus prégnante à compter de 1916, entre les hommes de troupes et leur commandement, comme entre le front et l'arrière. Rédigés à compter de 1920, ils se présentent sous la forme d'un manuscrit, très largement illustré, à la manière des enluminures médiévales : il constitue à ce titre un document exceptionnel où le récit répond en permanence au dessin.
Consulter les premières pages du carnet de Gaston LavyL'ensemble du carnet est consultable dans
la bibliothèque numérique de la BDIC.
Les archives audiovisuelles
Après les combats de Bois-le-Prêtre
Déposé en 1953 sous forme de bobines restaurées récemment par le CNC, ce film conservé par la BDIC est un témoignage exceptionnel. Loin des images de propagande, il a été réalisé par des combattants au coeur des tranchées et nous montre des scènes surprenantes révélatrices de la vie quotidienne des soldats et de la mort de masse. Après les combats de Bois-le-Prêtre est visible en intégralité sur le site de la
Mission Centenaire.
Rushes du film Poilus d'ailleurs de Medhi Lallaoui
Le film restitue à l'aide d'archives audiovisuelles, l'histoire et le rôle majeur des dizaines de milliers de « coloniaux » issus de « l'Empire » et de volontaires étrangers venus combattre sous le drapeau français en 1914-1918. Il explique les conditions de leur recrutement et leur arrivée. On trouve dans ces rushes les interviews de tirailleurs antillais et africains. Mehdi Lallaoui travaille en ce moment sur une version plus longue du film.
Rushes du film Les derniers Poilus de Jean-Charles Deniau
La BDIC conserve désormais les rushes du documentaire de Jean-Charles Deniau, Les derniers poilus, produit en 2004. Les témoins, nés entre 1895 et 1899, étaient tous très âgés au moment du tournage. Dix entretiens ont pu être réalisés entre le 26 janvier et le 7 février 2004, soit environ vingt heures d'images. Au final, seuls sept de ces témoignages ont été retenus dans le film. Un accord a été passé avec le réalisateur et L'atelier des archives, lieu de dépôt des originaux, pour la cession des droits de consultation publique et d'exploitation scientifique de ces témoignages dans le cadre des activités de la BDIC. Ces rushes numérisés sont accompagnés d'une importante documentation de Jean-Charles Deniau sur le travail de préparation et de post-production du projet : notes biographiques sur les témoins, informations sur les itinéraires de tournage, grilles d'entretien, commentaires du film et sous-titrages. Les récits de ces anciens soldats apportent un éclairage très précieux sur les conditions de la vie au front, la façon dont les combattants ont perçu le conflit, leur vision personnelle de la Grande Guerre.
Pour la consultation des rushes, veuillez prendre rdv avec le
service audiovisuel.