Glossaires
Lexique armement
Lexique de l’argot des tranchées
Lexique armement
Lebel
Fusil qui équipe les armées françaises. Conçu en 1886 et modifié en 1893, son calibre est de 8 mm. Il est à la fois robuste, précis, et légèrement dépassé en raison de la lenteur de chargement de son magasin. La longueur du fusil Lebel (1,80m) le rend d’usage très peu pratique dans les tranchées souvent étroites de la guerre de position
Crapouillot
Dans l’argot des combattants, désigne les différents types de mortiers de tranchée et leurs projectiles, dont l’utilisation est croissante au cours de la guerre, leur tir courbe étant adapté à la guerre des tranchées
Gaz
Les gaz de combat sont employés pour la première fois à une grande échelle par l’armée allemande le 22 avril 1915 dans la région d’Ypres ; malgré leur efficacité militaire incertaine passées les premières utilisations qui provoquent surprise et panique, les attaques au gaz font partie des moments les plus redoutés par les combattants. Cela tient aussi à la pénibilité du masque qu’ils doivent porter.
Mine
Charge d’explosifs que l’on amenait sous la tranchée ennemie afin de la faire exploser. Les mines étaient placées dans des galeries souterraines (v. Fourneau), creusées à cette fin par des troupes spécialisées, les sapeurs. Par extension, on désigne comme la « mine » l’ensemble du cheminement souterrain creusé par l’assaillant jusque sous la position adverse pour y aménager une chambre de mine. Ce type de guerre était très craint des combattants, comme de ceux chargés de placer les mines. Des entonnoirs (par exemple à Massiges, Marne ou à Vauquois, Meuse) et des galeries de mine (à la Chapelotte, Vosges) sont encore visibles dans le paysage
Schilt (appareil / section)
Lance-flamme de fabrication française composé d’un réservoir de 80 litres de pétrole et d’une lance permettant un jet d’une portée maximale de 35 mètres. La mise à feu se fait par grenades. Les sections Schilt sont les unités spécialisées dans le maniement de ces lance-flammes
Shrapnel
Arme antipersonnel : obus rempli de projectiles, du nom de l’inventeur du minuteur qui provoque l’explosion, le général anglais Henry Shrapnel. L’orthographe du terme est variable dans les témoignages. L’obus libère 200 à 300 balles de plomb capables de percer un crâne non casqué. Par extension, on appelait aussi shrapnells les éclats d’obus
Soixante-quinze (75)
Désignation du canon français le plus utilisé et considéré comme un des plus efficaces, dont le calibre, c’est-à-dire le diamètre de la pièce à son embouchure, est de 75 mm. D’une cadence de tir potentielle de 20 coups par minute (en pratique, 8 coups par minute) il est précis à plus de 6000 mètres de distance, et relativement mobile en raison de sa légèreté. Désigné comme emblématique de la modernité technique de l’armée française, il est doté de vertus miraculeuses par la presse (v. Bourrage de crânes) et parfois par les combattants eux-mêmes, même si ses limites face aux retranchements solides apparaissent rapidement
V.B.
Grenade Viven-Bessières de Viven (industriel) et de Bessières (ingénieur arts et métiers) qui la mettent au point en 1915. Elle s’adapte sur un tromblon fixé à un fusil Lebel. La balle enflamme l’amorce, tandis que le gaz de la cartouche en se détendant projette la grenade. Elle explose au bout de sept secondes à une distance variable selon l’angle de tir. Sa portée maximale est de 200 m environ
Ypérite
Surnom du gaz de combat mis au point en 1917 par l’Allemagne et utilisé pour la première fois dans la nuit du 12 au 13 juillet 1917 dans la région d’Ypres (Belgique). Surnommé également « gaz moutarde » en raison de son odeur, son action se fait à travers la peau, ce qui rend partiellement inopérante la protection des masques ; de plus ce gaz a pour caractéristique de contaminer durablement les zones dans lesquelles il est utilisé.
Fusil qui équipe les armées françaises. Conçu en 1886 et modifié en 1893, son calibre est de 8 mm. Il est à la fois robuste, précis, et légèrement dépassé en raison de la lenteur de chargement de son magasin. La longueur du fusil Lebel (1,80m) le rend d’usage très peu pratique dans les tranchées souvent étroites de la guerre de position
Crapouillot
Dans l’argot des combattants, désigne les différents types de mortiers de tranchée et leurs projectiles, dont l’utilisation est croissante au cours de la guerre, leur tir courbe étant adapté à la guerre des tranchées
Gaz
Les gaz de combat sont employés pour la première fois à une grande échelle par l’armée allemande le 22 avril 1915 dans la région d’Ypres ; malgré leur efficacité militaire incertaine passées les premières utilisations qui provoquent surprise et panique, les attaques au gaz font partie des moments les plus redoutés par les combattants. Cela tient aussi à la pénibilité du masque qu’ils doivent porter.
Mine
Charge d’explosifs que l’on amenait sous la tranchée ennemie afin de la faire exploser. Les mines étaient placées dans des galeries souterraines (v. Fourneau), creusées à cette fin par des troupes spécialisées, les sapeurs. Par extension, on désigne comme la « mine » l’ensemble du cheminement souterrain creusé par l’assaillant jusque sous la position adverse pour y aménager une chambre de mine. Ce type de guerre était très craint des combattants, comme de ceux chargés de placer les mines. Des entonnoirs (par exemple à Massiges, Marne ou à Vauquois, Meuse) et des galeries de mine (à la Chapelotte, Vosges) sont encore visibles dans le paysage
Schilt (appareil / section)
Lance-flamme de fabrication française composé d’un réservoir de 80 litres de pétrole et d’une lance permettant un jet d’une portée maximale de 35 mètres. La mise à feu se fait par grenades. Les sections Schilt sont les unités spécialisées dans le maniement de ces lance-flammes
Shrapnel
Arme antipersonnel : obus rempli de projectiles, du nom de l’inventeur du minuteur qui provoque l’explosion, le général anglais Henry Shrapnel. L’orthographe du terme est variable dans les témoignages. L’obus libère 200 à 300 balles de plomb capables de percer un crâne non casqué. Par extension, on appelait aussi shrapnells les éclats d’obus
Soixante-quinze (75)
Désignation du canon français le plus utilisé et considéré comme un des plus efficaces, dont le calibre, c’est-à-dire le diamètre de la pièce à son embouchure, est de 75 mm. D’une cadence de tir potentielle de 20 coups par minute (en pratique, 8 coups par minute) il est précis à plus de 6000 mètres de distance, et relativement mobile en raison de sa légèreté. Désigné comme emblématique de la modernité technique de l’armée française, il est doté de vertus miraculeuses par la presse (v. Bourrage de crânes) et parfois par les combattants eux-mêmes, même si ses limites face aux retranchements solides apparaissent rapidement
V.B.
Grenade Viven-Bessières de Viven (industriel) et de Bessières (ingénieur arts et métiers) qui la mettent au point en 1915. Elle s’adapte sur un tromblon fixé à un fusil Lebel. La balle enflamme l’amorce, tandis que le gaz de la cartouche en se détendant projette la grenade. Elle explose au bout de sept secondes à une distance variable selon l’angle de tir. Sa portée maximale est de 200 m environ
Ypérite
Surnom du gaz de combat mis au point en 1917 par l’Allemagne et utilisé pour la première fois dans la nuit du 12 au 13 juillet 1917 dans la région d’Ypres (Belgique). Surnommé également « gaz moutarde » en raison de son odeur, son action se fait à travers la peau, ce qui rend partiellement inopérante la protection des masques ; de plus ce gaz a pour caractéristique de contaminer durablement les zones dans lesquelles il est utilisé.
D’après CRID 1914-1918
Lexique de l’argot des tranchées
Abeille : les balles, sans doute en raison du sifflement qu’elles produisent. On peut aussi rencontrer la variante « frelons »
Artiflot(s) : désignation des artilleurs, principalement par les fantassins.
Azor : le sac des combattants.
Barda : l’équipement du soldat. Le terme prend souvent une connotation négative en raison du poids de celui-ci qui peut dépasser les 35 kg, et de la pénibilité qu’il y a à s’équiper ou se déséquiper aux tranchées.
Biffe, Biffin : mot d’argot détourné de son sens original de chiffonnier et adopté par dérision par les fantassins pour se définir.
Bobard : un renseignement faux, non vérifié, ou encore une rumeur. On parle par exemple de « bobards de feuillées ». Le terme fait aussi fréquemment référence aux informations véhiculées par les journaux envers lesquelles les combattants ont une méfiance croissante
Boule : pain du soldat, ainsi désigné en raison de sa forme. Le pain est une des bases de la ration quotidienne, à proportion d’une demi-boule par jour et par personne.
Cabot : caporal.
Cafard : un mauvais état psychologique. Le « cafard », fréquent avant une offensive ou au retour d’une permission, prend des sens différents selon les individus : énervement, tristesse prolongée, dépression, peur ou angoisse de la mort.
Cagna : abri léger, dans la terre ou fait de boisages, où peuvent se tenir les combattants en cas de bombardements ou d’intempéries par exemple. Les abris de première ligne peuvent être dénommés cagnas mais c’est relativement rare, le terme s’applique davantage aux secondes lignes et en deçà. Le mot est d’origine indochinoise, sans doute transmis par des troupes coloniales.
Civelots/Ciblots : les civils.
Colon : colonel. Celui qui est nommé le « colon » est généralement le colonel commandant le régiment.
Coup : une grande opération offensive prévue.
Crapouillot : les différents types de mortiers de tranchée et leurs projectiles, dont l’utilisation est croissante au cours de la guerre, leur tir courbe étant adapté à la guerre des tranchées. Par extension sont créés le verbe « crapouilloter » et le substantif « crapouillage » pour désigner le fait de bombarder avec un crapouillot.
Descendre : le fait de quitter les premières lignes pour l’arrière-front ou le cantonnement
Faire camarade : se rendre volontairement, sans doute en raison de l’exclamation fréquemment prononcée par des soldats allemands lors d’une reddition : « Kamerad ! ».
Filon : une affectation ou un secteur recherché pour son absence de danger. Le terme est aussi employé pour désigner la bonne (ou la fine) blessure, celle qui éloigne du danger sans dommages physiques trop importants.
Gnôle (Gniole, Gniaule) : alcool fort, de tout type, consommé par les combattants.
Gourbi : abri. Le terme s’applique peu en première ligne, il est utilisé surtout à partir de la seconde ligne jusqu’au cantonnement.
Jus : café.
Marmite / Marmitage : projectiles allemands, en particulier des Minenwerfer sans doute en raison de leur forme et de leur poids
Monter : « aller aux tranchées ». On « monte » vers le feu et les tranchées de première ligne.
Pinard : vin.
Popote : cuisine roulante, et fait de cuisiner. Par extension, la popote est la réunion des personnes qui mangent en commun.
Rata : initialement, abréviation de ratatouille ; ragoût de pommes de terre ou de haricots, ou plus généralement un ragoût quelconque.
Rosalie : baïonnette
Roulante : initialement la cuisine roulante de compagnie, mobile, qui permet de préparer le ravitaillement des combattants à proximité des premières lignes.
Séchoir : barbelés. L’expression vient de ce que les soldats tués lors d’une offensive pouvaient « sécher » sur les barbelés dans lesquels ils étaient pris.
Singe : bœuf et plus généralement de toute viande en boîte de conserve ; le « singe » est fréquemment critiqué pour sa mauvaise qualité (que le mot même suggère).
Totos : poux
D’après le CRID 14-18 - Lexique 1914-1918