Les sources sur la question palestinienne
Zoom sur

Malgré la quasi-absence de l’hébreu et de l’arabe dans ses collections, la BDIC a constitué un fonds important de documents en langues européennes sur les évolutions du Moyen-Orient en rapport avec les relations internationales, et ce depuis la 1^ère Guerre mondiale. La question palestinienne a fait l’objet d’un volume particulièrement important d’acquisitions.

Les sources

Conformément à sa politique documentaire, elle a notamment développé l’acquisition de sources primaires pour la recherche, et ce dès l’origine. Ainsi la rubrique Palestine. Question dans la partie internationale du catalogue systématique sur fiches compte environ 360 entrées à la seule sous-rubrique Documents.

 

Un grand nombre de documents gouvernementaux et diplomatiques souvent confidentiels, américains et britanniques, ont été publiés sous forme de microfilms puis de bases de données numériques.

La BDIC acquiert de façon suivie ces documents qu’elle est généralement seule en France à posséder : correspondances du British foreign office et du British colonial office éclairant les origines du conflit durant la période du mandat britannique, documents du Public record office concernant l’émigration juive de 1938 à 1942, dossiers confidentiels de l’US State Department couvrant différents aspects de la période 1945-1967.

 

La Bases d’archives en ligne Middle East Online 1. Arab-Israeli Relations, 1917-1970* est une base du National Archives (Londres) sur l'histoire politique du Moyen-Orient au 20ème siècle. Cette série de sources utilise des archives du Foreign Office, du Colonial Office, du War Office et du Cabinet Papers, depuis la Déclaration Balfour en 1917 jusqu'à la guerre du Septembre noir en 1970-71.

 

« Bibliographie des sources »

Autres documents

 

Si l’on mène une recherche par sujet dans le catalogue informatisé le mot-clé Conflit israélo-arabe renvoie 1221 références, Palestine 2218, Israel 3106.

La couverture du sujet, très complète depuis les origines du sionisme et la chute de l’Empire ottoman, dépasse largement les aspects diplomatiques et militaires. Les problèmes économiques, sociaux et culturels sont largement présents : question de l’eau, migrations, place des femmes dans les sociétés, questions religieuses, historiographies, medias…

La BDIC s’efforce d’acquérir les documents publiés en langues européennes (principalement en anglais) au Moyen-Orient.

Une administration, un ministère, celui des affaires étrangères d’Allemagne en l’occurrence constitue un excellent sujet de recherches historiques. C’est en substance ce que démontre le livre Das Amt und die Vergangenheit : Deutsche Diplomaten im Dritten Reich und in der Bundesrepublik publié à la fin de l’année dernière en Allemagne et entré tout récemment dans nos collections.

Ce travail de longue haleine mené par un quartet international d’auteurs (Allemagne, Etats-Unis, Israël) coordonné par Eckart Conze est loin d’être le premier sur le sujet. Accusé du reste par certains de n’apporter que peu de d’éléments neufs, il a nonobstant déclenché outre-Rhin une cascade de débats et polémiques de natures fort diverses. Allant de la désignation, pour certains problématique, de cette administration comme organisation criminelle « das Auswärtige Amt (A.A) als verbrerische Organisation », de la question de la continuité des personnels de l’époque national-socialiste à celle de la RFA naissante, en passant par les critiques plus classiques ayant trait à la méthodologie jusqu’à la question du financement et de l’indépendance de la recherche historique, le spectre est extrêmement large.

Cette étude est  le résultat du travail d’une Commission indépendante d’historiens nommée en 2005 par Joschka Fischer, à l’époque ministre des affaires étrangères, commission chargée d’investiguer le passé national-socialiste du Ministère, ses activités pendant la guerre mais aussi les années qui ont suivi. C’est la publication par l’Administration elle-même des nécrologies de fonctionnaires du Ministère retraités, par ailleurs anciens membres du parti nazi qui avait allumé la mèche. Joschka Fischer en avait interdit la publication et soumis la publication de nouveaux hommages à un examen attentif du passé des personnes concernées. Un collectif de diplomates s’était alors insurgé et avait fait publié dans la FAZ les hommages « refusés ». C’est la première fois qu’un ministre des affaires étrangères allemand se retrouvait en butte à l’hostilité ouverte d’une fraction de ses agents.                   

Longtemps entretenu par elle-même, le mythe de l’A.A comme administration « en décalage » par rapport à la nature fondamentalement dictatoriale du régime, voire creuset de la résistance au national-socialisme ne semblait pas tout à fait éteint. Ce « soulèvement des momies » « Aufstand der Mumien » en a sans doute été la preuve la plus criante. La réintégration de personnels très compromis sur des postes parfois pensés ad hominem était un fait avéré depuis longtemps : à cet égard la carrière d’un Franz Nüßlein (concerné par l’affaire des nécrologies) est exemplaire : membre du NSDAP, procureur général et référent pour les affaires de justice pénale au Ministère d’Etat allemand de Moravie-Bohème au faîte de sa carrière sous la dictature, il est ensuite réintégré en 1955 et envoyé à Barcelone en tant que Consul général jusqu’à sa retraite en 1974. La pratique de blanchiment (« Persilschein » ou « certificat de propreté ») et la solidarité étaient fortement ancrées. Le contexte de la guerre froide marquée par la prégnance du péril communiste et la nécessité pragmatique de refonder un Ministère opérationnel au plus vite semblent avoir encouragé ces pratiques. Du reste la refondation du ministère opérée en 1951 sous la houlette de Konrad Adenauer, et ses prémisses, constituent un moment passionnant de l’histoire allemande d’après 45.

Aujourd’hui où l’Allemagne peut prétendre jouer un rôle original dans le réseau diplomatique mondial, la pierre apportée par Eckart Conze et son équipe n’est sans doute ni la première, ni la dernière de l’édifice qui se bâtit autour de l’histoire de l’A.A. Eckart Conze l’a lui-même volontiers reconnu lorsqu’il est venu fin février présenter son rapport au Goethe Institut de Paris devant une salle comble. Après ce que l’on peut considérer comme la « première d’entre elle », il reste de fait aujourd’hui encore de nombreuses administrations, ministères et institutions dont il conviendrait d’étudier ruptures et continuités entre époque national-socialiste et époque postérieure.


Bibliographie

La Grande Guerre de Blaise Cendrars
Zoom sur

 

 

"Un appel aux amis de la France" (signature,
parmi d'autres, de Blaise Cendrars)Le Matin, dimanche 2 août 1914, coll.BDIC

 

A l’occasion du 50è anniversaire de la mort de Blaise Cendrars (1887-1961) et de l’acquisition de l’édition originale de J’ai tué, la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine revient sur le parcours de l’écrivain d’origine suisse, engagé volontaire dans la Légion étrangère dès le début de la Première Guerre mondiale. Affecté à la 6e compagnie du 3e Régiment de marche du 1er Régiment étranger, Blaise Cendrars restera treize mois sur le terrain. Grièvement blessé pendant l’offensive de Champagne, il sera amputé du bras droit en septembre 1915. Peu de traces de cet épisode traumatisant dans son œuvre. Dans J’ai tué (1918), le poète livre des pages fortes, transformant son expérience de la guerre en un témoignage unique. Son second écrit à résonance autobiographique, La Main coupée, également disponible à la bibliothèque, publié une vingtaine d’années plus tard en 1946, représente avant tout pour le poète une possibilité de rendre hommage à ses compagnons d’infortune.

A travers l’expérience singulière de Blaise Cendrars, la BDIC donne à voir la richesse et la diversité de ses collections sur la Grande Guerre : photographies du fonds Valois présentant les lieux du combat, affiches de mutilés de guerre, presse illustrée d’époque et artisanat de tranchée sont autant de manières différentes d’aborder le conflit. C’est aussi l’opportunité d’esquisser une autre facette de l’écrivain, celle du passionné de cinéma. Une bibliographie générale sélective vient enfin compléter la présentation des collections, librement consultables à la BDIC à Nanterre et sur rendez-vous au Musée d’histoire contemporaine aux Invalides. 

• Bibliographie thématique sélective

• Cendrars et la presse illustrée

•  La blessure et la mutilation des combattants dans les affiches françaises

• L'artisanat de tranchée : "Je tiens le filon"

• Cendrars et le cinéma

• J'ai tué de Blaise Cendrars et le fonds des récits de guerre à la BDIC

Le 17 octobre 1961 dans les collections de La contemporaine
        
A quelques mois de la fin de la guerre d’Algérie, environ 20 000 Algériens et Algériennes défilèrent dans les rues de Paris à la nuit tombée pour protester contre le couvre-feu mis en place par le préfet de police Maurice Papon le 5 octobre 1961, à l’encontre des « Français musulmans d’Algérie ».La répression policière causa la mort de plusieurs dizaines de manifestants, et, passée la campagne immédiate de protestations qui s’ensuivit, l’événement fut rapidement occulté.


Elie Kagan et la nuit du 17 octobre 1961

Ces reportages sont consultables en ligne dans l'Argonnaute.

Métro Concorde
Métro Solférino
Rue des Pâquerettes
Les forces de l'ordre au Palais des sports, Porte de Versailles

19 octobre 1961,manifestation de femmes algériennes devant la Santé
1er novembre 1961, manifestations contre les violences du 17 octobre 1961 et contre la guerre d'Algérie

Elie Kagan et la nuit du 17 octobre 1961
Ratonnades du 17 octobre 1961, déroulé du parcours d'Elie Kagan de Paris à Nanterre

Archives audiovisuelles

Elles sont consultables sur rendez-vous dans la salle de lecture : prendre contact avec le département des archives.

• Six entretiens de témoins, réalisés par La contemporaine, le 15 octobre 2011 à la Maison de la Musique de Nanterre dans le cadre du colloque « Une mobilisation algérienne : Nanterre et le 17 octobre 1961 »

Entretien avec Aguida, Adjil
Entretien avec Djadli, Abdelaziz
Entretien avec Chajmowiez, Monique
Entretien avec Ghedjati, Mohamed
Entretien avec Rasel Djebel, Abdelkader
Entretien avec Taouli, Mohamed et sa fillle Taouli, Rahma

• Les rushes du film "Silence du fleuve"", de Mehdi Lallaoui, 1991

À partir d'interviews de témoins et de protagonistes exprimant différents points de vue, de documents d'époque et de séquences tournées aujourd'hui, ce documentaire tente d'éclaircir la violente répression qui s'est abattue sur les manifestants algériens le 17 octobre 1961, à Paris. Le film est produit par l’Association Au nom de la mémoire, fondée en 1990 par Samia Messaoudi, Mehdi Lallaoui et Benjamin Stora.

Entretiens avec Louis Baillot, dirigeant du parti communiste
Entretiens avec Madame Berrouna
Entretiens avec Maître Oussedik et les sœurs et frère Arouani
Entretien avec Jacques Hastrich, contrôleur général honoraire de la Police Nationale
Entretien avec Clara et Henri Benoits
Entretiens avec Paul Danblon, journaliste scientifique à la RTBF et compositeur belge
Entretien avec Claude Bourdet, journaliste et directeur du journal France Observateur, embre du Conseil Municipal de Paris et du Conseil Général de la Seine
Entretiens avec Mohamed Chabane
Entretiens avec François Lefort, prêtre et médecin humanitaire
Entretiens avec Claude Toulouse, Chef inspecteur divisionnaire
Entretiens avec François Maspero, écrivain, traducteur et éditeur
Entretiens avec Gérard Monate, fonctionnaire de police (E.R.), adjoint du secrétaire général de la Police (SGP) en 1961
Entretiens avec Mohamed Ouchikh, membre actif du FLN dans la région lyonnaise puis dans la région parisienne
Entretiens avec Alex Moscovitch, Président de la 2ème commission à l’Hôtel de Ville de Paris
Entretiens avec Nicole Rein, avocate
Entretien avec Ali Haroun, responsable politique de la Fédération de France du FLN, membre du Conseil national de la Révolution algérienne
Entretien avec Kada Hamed

• Un extrait des rushes du film  "Sweet France", 1992 (coproduction agence IM'média/Migrant Media) et de sa version française augmentée "Douce France, la Saga du mouvement beur" réalisé par Mogniss H. Abdallah, 1993 (prod. Agence IM'média)

"Massacre du 17 Octobre 1961. Réunion familiale aux Mureaux autour du témoignage du père de Mohamed Hocine, le 20 Juin 1992"

Co-fondateur du Comité national contre la double peine (prison + expulsion) et du collectif Résistances des Banlieues, Mohamed Hocine – dit Momo – a commencé sa prise de conscience politique en prison. Libéré en 1988, il retourne aux Mureaux (Yvelines), se bat pour l’abrogation de son expulsion, travaille sur le marché local, et communique avec ses parents, ses frères et soeurs. Lors d’une réunion familiale impulsée par Momo, les parents racontent leur parcours migratoire, et son père revient sur sa participation à la manifestation du 17 Octobre 1961, organisée en région parisienne par le FLN pour protester contre le couvre-feu imposé aux Algériens par le préfet de police Maurice Papon.

Voir aussi Papastamkou, Sofia. « Le 17 octobre 1961 : le silence des affiches ? Matériaux pour l’histoire de notre temps, vol. 106, no. 2, 2012, pp. 60-62.