Bord Salonique le 9 Avril 1916.
À propos de la carte de visite que vous m'avez remise dans la dernière lettre j'ai été me renseigner au corps expéditionnaire d'Australie. On m'a répondu qu'ils n'y étaient pas passer (sic) à Salonique aux Dardanelles oui il (sic) y étaient tous les deux mais ici je ne pense pas qu'ils y soient passé (sic) mais je ne perd (sic) pas courage pour cela je m'en vais descendre à terre un de ses (sic) jours et vais me renseigner au consul anglais là je pourrai peut être avoir de bons renseignements.
Par ailleurs pas grand chose de nouveau je suis toujours en bonne santé et souhaite qu'à l'arrivée de ces 2 cartes que vous en soyez de même ainsi que votre fille et petite fille. Monsieur et madame Bussière de Paris me prie (sic) de bien souhaiter le bonjour de leur part ainsi que leur fille qui a fait le déménagement avec moi pendant ma permission. Ici il fait un temps superbe par ailleurs sur le front c'est très calme1 ce n'est plus comme à Verdun où sa (sic) chauffe bougrement et les Boches ils leur est réservé un (sic) étaccombe (sic) terrible.
Un petit ami qui ne vous oublieras (sic) jamais,
Note : 1
Les premiers mois de l'année 1916 sont assez calmes sur le front d’Orient. Les Allemands refusent de passer la frontière grec pour ne pas faire basculer les forces helléniques dans le camps adverse. Les combats sont essentiellement le fait de patrouilles et on tente d'obtenir des renseignements en capturant des prisonniers. voir :
Max Schiavon, Le front d'Orient : Du désastre des Dardanelles à la victoire finale 1915-1918, Paris, 2014, p. 178.