Bord en mer Salonique le 16 Mars 1916
N'ayant toujours pas de vos nouvelles depuis plus de 2 mois, je m'empresse de vous en envoyer des mienne (sic). Je suis toujours en exellente (sic) santé et souhaite de bon cœur qu'à l'arrivée de ces 2 cartes que vous en êtes de même ainsi que votre fille et petite fille. Il y a 2 jours il y a une escadrille de nos avions qui sont sans doute parti (sic) pour bombarder des villes bulgare (sic) ils ont survoler (sic) au dessus de nous à 11h30 de l'après midi ils étaient dix et depuis que je suis ici c'est la seule fois que j'en vois autant survoler ensemble. Par ailleurs pas grand chose de nouveau des troupes il en arrive tous les jours. Et nous pour prendre l'offensif (sic) le terrain ne le permet pas, car dans ces pays c'est beaucoup marécageux nos troupes avanceraient bien si nous prendrions l'offensif (sic) mais l'artillerie par ses routes toutes boueuses ne pourrait pas suivre les troupes1. Tant qu'au moral des soldats par ici il est bon ils ne sont pas découragé (sic) et pensent gagné (sic) la victoire pour nous marins c'est la même chose nous avons mis dans notre idée de gagner et sûrement nous gagnerons. Je vous fait part de ma nouvelle adresse. monsieur Horel Armand quartier maître canonnier à bord du chalutier Shamrock II bureau central naval Marseille . Mais notre adresse est à Marseille ce qui nous empêche pas d'être à Salonique pour encore un bon moment.
Un petit ami qui ne vous oublieras (sic) jamais,
Note : 1
La région est marécageuse et si en quelques mois la longueur du camp retranché a atteint les cent vingt kilomètres, sa défense ne permet pas d'avoir une densité de troupes importante sur toute sont étendue. L'armée s'attache donc à l'amélioration des voies de communication, routes et chemins de fer, afin de gagner en mobilité. voir :
Max Schiavon, Le front d'Orient : Du désastre des Dardanelles à la victoire finale 1915-1918, Paris, 2014, p. 169.