Du féminisme à la cause du genre


Les positions morales des fondateurs de la Ligue doivent être appréciées sans anachronisme. La liberté de mœurs alors défendue signifie : acceptation du divorce, même si celui-ci est à nouveau légal depuis 1884, premières revendications de droits civils pour la femme, reconnaissance des droits des enfants adultérins ou naturels ou encore liberté des funérailles civiles ou du recours à la crémation.

Les combats de la jeune Ligue portent sur des réformes concrètes du Code civil ou en faveur de l’enseignement des jeunes filles, promu par Mathilde Salomon, dont se méfie encore fortement le conservatisme politique et social. Le principe du droit de vote est acquis en 1909, mais l’objectif concret demeure en 1914 son application aux élections locales. L’ordonnance de 1944 sur le vote des femmes comme la loi sur la parité en 2000 seront applaudies par la Ligue, qui sera présidée par Madeleine Rebérioux, puis Françoise Dumont.

À l’issue de l’affaire Henriette Alquié (1927), la LDH demande – vainement – la liberté de propagande en faveur des méthodes anticonceptionnelles ou antinatalistes prescrite par la loi de 1920. La Ligue se situe ainsi dans le camp progressiste en faveur du droit à la contraception (1965), du droit à l’avortement (1975) et de la fin des mutilations sexuelles. Aujourd’hui, elle demande le remboursement complet de la contraception ainsi que le renforcement des services hospitaliers pratiquant l’IVG. Comme elle regrette le repli communautaire en critiquant depuis 1989 le port du voile, de même elle dénonce les violences faites aux femmes et revendique l’égalité face à l’emploi, des salaires et des retraites, la mixité des formations et des métiers, en somme que les droits s’inscrivent dans la réalité.
Son combat contre les discriminations de genre ou pour l’égalité des droits des personnes LGBTI est resté longtemps assez discret. Elle soutient les revendications du CUARH (Comité Urgence Anti Répression Homosexuelle) et se félicite que l’alternance politique de 1981 les satisfasse. En dehors de ses propres campagnes contre l’homophobie ou pour l’égalité à l’école, la Ligue suit avec sympathie le travail de diverses associations spécifiques (Aides, Act-Up…), soutient les Gay Pride et œuvre à la traduction législative des revendications qui aboutissent au PACS puis au mariage entre personnes du même sexe, et pour tous, à la Procréation Médicalement Assistée..


Simone de Beauvoir à la Ligue lors d'une conférence de presse sur le sort des femmes en Iran en 1979, photographie in supplément d'Hommes & Libertés n°128

Simone de Beauvoir à la Ligue lors d'une conférence de presse sur le sort des femmes en Iran en 1979, photographie in supplément d'Hommes & Libertés n°128

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L'intolérance tue

L'intolérance tue

Régis Léger dit Dugudus
La contmporaine /AM1256A08 © Dugudus/ droits réservés
De Nation à Bastille [manifestation du 1er mai 1971]

De Nation à Bastille [manifestation du 1er mai 1971]

Kagan, Elie
La contemporaine/ FDKAG1688N00084115©Elie Kagan/coll. La contemporaine
De Nation à Bastille [manifestation du 1er mai 1971]

De Nation à Bastille [manifestation du 1er mai 1971]

Kagan, Elie
La contemporaine/ FDKAG1688N00084115©Elie Kagan/coll. La contemporaine
De Nation à Bastille [manifestation du 1er mai 1971]

De Nation à Bastille [manifestation du 1er mai 1971]

Kagan, Elie
La contemporaine/ FDKAG1688N00084115©Elie Kagan/coll. La contemporaine
Femmes : vies, violences in Hommes & Libertés n°141

Femmes : vies, violences in Hommes & Libertés n°141

La contemporaine / 4P 9353 © La contemporaine
Femmes : vies, violences in Hommes & Libertés n°141

Femmes : vies, violences in Hommes & Libertés n°141

La contemporaine / 4P 9353 © La contemporaine
XIème Université d'automne de la Ligue des droits de l'Homme : Les droits des femmes un combat pour l'universel, dépliant, 26 et 27 novembre 2007

XIème Université d'automne de la Ligue des droits de l'Homme : Les droits des femmes un combat pour l'universel, dépliant, 26 et 27 novembre 2007

La contemporaine / ARCH_0103_882© La contemporaine
XIème Université d'automne de la Ligue des droits de l'Homme : Les droits des femmes un combat pour l'universel, dépliant, 26 et 27 novembre 2007

XIème Université d'automne de la Ligue des droits de l'Homme : Les droits des femmes un combat pour l'universel, dépliant, 26 et 27 novembre 2007

La contemporaine / ARCH_0103_882© La contemporaine







La commission Droit des femmes
Extrait d'entretien avec Joëlle Brunerie-Kauffmann, 2018, 02'08"


Joëlle Brunerie-Kauffmann : gynécologue de profession, engagée au sein du Groupe information Santé pour le droit à l'avortement, à l'origine du manifeste des 331 médecins ayant pratiqué l'avortement, membre du Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception, investie dans l'Association nationale des centres d'interruption de grossesse (ANCIG). Elle rejoint la Ligue des droits de l’Homme en 1986 et dirige sa commission Femmes au début des années 1990. Elle a été vice-présidente de la Ligue (1995-2000).

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